L’Epiphanie et sa galette des rois sont souvent un joli souvenir d’enfance : on distribue les parts à l’aveugle, on se gave de frangipane (ou de brioche) et on dévore sa part avec l’espoir d’y trouver la fève. et d’être couronnée reine ou roi à la fin d’un repas (et d’y parvenir parfois avec l’aide d’un adulte qui coupe). Le tout sans se rendre compte que son prix augmente d’année en année.
Après les fortes hausses des prix du blé en 2022 (+ 41 %), de l’énergie en 2023 (+ 71 % pour les petites entreprises), selon les données gouvernementales, 2024 a été l’année du beurre (+ 40 %). Conséquences : à l’approche de l’Epiphanie, l’inflation s’invite à nouveau sur les tables des gourmets des galettes des rois et dans les fours des boulangers.
«Nous avons décidé d’augmenter le prix des portions individuelles cette année», raconte à 20 Minutes Enzo Maillet, 24 ans, employé et fils du gérant d’une boulangerie du centre-ville de Marseille. Les prix de quatre actions (17 euros), six actions (23 euros) et huit actions (32 euros) n’ont pas changé entre 2024 et cette année, comme tous les autres produits.
De 12,41 euros à 16,33 euros le kg de beurre en 2024
« En 2022 et 2023 nous avions déjà procédé à des augmentations sur tout de l’ordre de 10 % cumulés. Cela concernait essentiellement les baguettes, les pains et les viennoiseries», poursuit le jeune boulanger qui a progressivement repris l’entreprise familiale employant onze personnes et qui «ne connaît depuis que l’inflation. Car s’il n’y avait eu que du beurre », poursuit-il et énumère en masse : « l’électricité, les augmentations du Smic, mais aussi le Covid 19, les émeutes… »
Le prix du beurre à 82% de matière grasse, au kg et en prix de gros hors taxes, est passé de 12,41 euros en janvier 2024 à 16,33 euros actuellement, selon le site dédié du ministère de l’Agriculture. Cela représente un surcoût d’environ 3 000 euros par an pour cette boulangerie qui achète 800 kg par an. Cela vient peser un peu sur les marges en cette période de fêtes de fin d’année, où les gourmandises sucrées, riches en beurre, peuvent représenter jusqu’à 15 % du chiffre d’affaires annuel.
“Le gâteau est une fois par an”
Mais du côté de la clientèle et concernant les crêpes, l’augmentation passe plutôt inaperçue : « En fait, les galettes et brioches des rois, c’est une fois par an et les clients ne se souviennent plus des prix. Donc on n’a pas de réaction, du moins pas comme quand on augmente le nombre de baguettes ou de pâtisseries », observe Enzo Maillet.
Ce que confirme Agnès, qui termine ses courses à proximité : « Comme pour beaucoup de choses, les prix augmentent régulièrement. Mais la brioche des rois n’est pas un achat de tous les jours », relativise-t-elle. Aux caisses des boulangeries, les vendeurs et les vendeuses voient pourtant clairement l’attention des clients sur les prix des gâteaux affichés dans les vitrines. « Ils regardent les prix et je pense qu’ils comparent », remarque l’un d’eux.
Car lorsqu’il s’agit de gâteaux, les prix et les qualités peuvent varier considérablement, de 4 à 12 euros en moyenne en grande surface et de 17 à 30 euros chez un artisan boulanger, selon Paul Boivin, le directeur de la FEB (Fédération des entreprises de boulangerie – Boulangerie). pâtisserie), interrogé par l’AFP. L’année dernière, les prix moyens des galettes des rois en six parties ont augmenté en moyenne de trois euros dans les grandes surfaces, d’un euro en province et de deux euros à Paris, a calculé France Info.
Il faudra atteindre un peu pour un bilan à 2025 de la hausse du prix des crêpes. Telle est la vie des bourses, mais il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.