Le dollar américain commence 2025 sur une note triomphale, propulsé par un changement économique et monétaire en sa faveur. Mais à l’ère imprévisible de Trump, les cambistes s’attendent à de la volatilité…
L’année 2025 a débuté triomphalement pour le dollar américain, qui a atteint son plus haut niveau depuis deux ans face à un panier de grandes devises. Cette ascension fulgurante s’explique par l’écart croissant entre les perspectives économiques et monétaires des États-Unis et celles de la plupart des autres pays. Sous la présidence de Donald Trump, les cambistes anticipent même un creusement de cet écart dans les mois à venir.
Économie américaine : un dynamisme qui fait la différence
Les indicateurs publiés en début d’année confirment la résilience de l’économie américaine par rapport à ses principaux concurrents. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont surpris les économistes en tombant à leur plus bas niveau depuis 8 mois. Dans le secteur manufacturier, l’indice S&P Global PMI a montré une activité nettement meilleure que prévu en décembre.
En comparaison, la zone euro affiche des performances mitigées. Son indice PMI manufacturier, publié par la banque allemande HCOB, est ressorti en deçà des prévisions et en baisse par rapport au mois précédent. Ce contraste de dynamisme entre les deux rives de l’Atlantique se reflète sur le marché des changes, où l’euro est tombé à son plus bas niveau depuis 26 mois face au billet vert.
Des politiques monétaires divergentes
Au-delà de la situation économique, c’est aussi l’anticipation d’une divergence durable des politiques monétaires qui renforce le dollar. Selon les opérateurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) ne procéderait au mieux qu’à une seule baisse de taux sur l’ensemble de l’année 2025. Un scénario nettement moins accommodant que pour la Banque centrale européenne (BCE), dont le marché attend au moins quatre assouplissements cette année. année.
Cet écart de perspectives est clairement visible sur le marché obligataire. L’écart de taux d’intérêt à 10 ans entre les obligations d’État américaines et allemandes reste proche d’un plus haut sur 5 ans enregistré à la mi-décembre. Une prime de risque qui continue de jouer en faveur du dollar.
L’ère Trump : entre élan et incertitudes
Alors que l’enthousiasme pour le dollar domine en ce début d’année, certains cambistes comme Brad Bechtel de Jefferies anticipent une poursuite de cette tendance haussière dans les semaines à venir, probablement jusqu’à l’investiture de Donald Trump le 20 janvier. le retour à la parité entre le billet vert et l’euro n’est pas exclu.
Mais une fois la nouvelle administration Trump en place, les perspectives pourraient devenir plus incertaines. Le tempérament imprévisible du président élu et l’impact encore flou des mesures qu’il compte mettre en œuvre risquent d’accroître la volatilité sur le marché des changes. Un facteur de risque qui pourrait mettre un terme à l’envolée du dollar et redistribuer les cartes.
En résumé
- Le dollar américain sous sa forme olympique, au plus haut depuis 2 ans face aux autres grandes devises
- Une économie américaine dynamique qui surpasse la zone euro
- Des politiques monétaires divergentes en faveur du billet vert
- L’ère Trump, entre espoirs de réformes et craintes de volatilité
Bien qu’en position de force en ce début d’année, le dollar n’est pas à l’abri d’un retournement de tendance. Dans un contexte international encore fragile et face à une présidence Trump aux contours incertains, sa suprématie pourrait être éphémère. Les prochains mois s’annoncent donc cruciaux pour déterminer si le roi du dollar pourra conserver durablement son trône en 2025.