« Allons-nous devoir retourner en Syrie ? » s’interroge le fils de Madeleine*, une avocate syrienne réfugiée à Paris depuis 2018 et qui préfère garder l’anonymat. A 10 ans, l’enfant « né sous les tirs de mortiers » ne se sent chez lui que dans la capitale française et l’idée de retourner dans son pays d’origine l’inquiète. Depuis l’annonce de la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024, la question du retour anime les quelque 6,6 millions de Syriens exilés à travers le monde. Dans les jours qui ont suivi le départ du président déchu pour la Russie, des milliers de personnes ont déjà afflué vers les postes frontières en Turquie et au Liban.
En Europe, qui a accueilli environ 1,05 million de réfugiés syriens depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, la question du retour a rapidement émergé dans le débat politique. L’Allemagne, où plus de 780 000 Syriens se sont exilés, et l’Autriche, avec ses 113 000 réfugiés, élaborent déjà des plans d’expulsions à grande échelle. Le 13 décembre, le chancelier conservateur autrichien Karl Nehammer a même proposé « une prime au retour de 1 000 euros » pour inciter les réfugiés à partir.
Au total, huit pays ont déjà suspendu l’examen des demandes d’asile. Comme ses voisins et alors que près de 44 000 Syriens ont bénéficié de la protection de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), la France a évoqué, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur, le gel de nouvelles demandes d’asile.
Dans cette cacophonie de chiffres et d’annonces politiques, une voix peine à se faire entendre : celle de la diaspora syrienne. Après plus d’une décennie…
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