La disparition d’Agnès Keleti, légende de la gymnastique olympique

La disparition d’Agnès Keleti, légende de la gymnastique olympique
La disparition d’Agnès Keleti, légende de la gymnastique olympique

Agnès Keleti, la plus vieille championne olympique du monde, est décédée à l’âge de 103 ans. Cette gymnaste hongroise a remporté 10 médailles olympiques, dont 5 d’or, après avoir survécu à l’Holocauste. Découvrez son incroyable destin…

C’est une triste nouvelle pour le monde du sport. Agnès Keleti, quintuple championne olympique de gymnastique et doyenne médaillée olympique au monde, est décédée ce jeudi à l’âge de 103 ans dans un hôpital de Budapest. Une disparition qui met fin à une vie hors du commun, marquée par l’exil, le traumatisme de la Shoah mais aussi de nombreux exploits sportifs.

Une carrière olympique exceptionnelle

Née en 1921 à Budapest, Agnès Keleti a connu une carrière olympique exceptionnelle malgré un démarrage tardif. C’est en effet après 30 ans qu’elle remporte ses premières médailles, lors des Jeux Olympiques d’Helsinki en 1952 puis de Melbourne en 1956. Au total, elle remporte pas moins de 10 médailles olympiques, dont 5 d’or, faisant d’elle l’une des les gymnastes les plus titrés de l’histoire.

Mais derrière ces exploits se cache un parcours de vie marqué par les drames du XXe siècle. Juive, Agnès Keleti fut en effet interdite de compétition en 1939 en raison de ses origines. Menacée d’être expulsée après l’occupation de la Hongrie par l’Allemagne nazie en 1944, elle ne doit sa survie qu’à de faux papiers et à l’aide du diplomate suédois Raoul Wallenberg. Son père et plusieurs membres de sa famille n’ont pas eu cette chance et ont péri à Auschwitz.

Un symbole du rideau de fer

Lorsqu’elle réussit enfin à s’imposer au plus haut niveau dans les années 1950, Agnès Keleti devient l’une des figures marquantes du sport hongrois à l’époque communiste. Pour cette femme qui rêvait de « voir le monde », le sport était le seul moyen d’échapper au rideau de fer et à la tutelle soviétique.

“J’ai fait du sport non pas parce que ça me faisait du bien mais pour voir le monde”

Agnès Keleti en 2016

Ironiquement, c’est finalement la répression soviétique qui permettra à Agnès Keleti de réaliser définitivement ce rêve de liberté. En effet, suite à l’échec du soulèvement de Budapest en 1956, la gymnaste décide comme beaucoup de ses compatriotes de ne pas retourner au pays après les Jeux Olympiques de Melbourne. Direction Israël, où elle s’installe définitivement, devenant même sélectionneur de l’équipe nationale.

Un symbole d’espoir et de résilience

Tout au long de sa vie, Agnès Keleti aura donc incarné l’histoire tourmentée de l’Europe du XXe siècle. Mais au-delà des épreuves qu’elle a traversées, son parcours exceptionnel force l’admiration et fait d’elle un véritable symbole d’espoir et de résilience.

Détentrice du record absolu de longévité pour une championne olympique, elle a prouvé qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves et atteindre ses objectifs. Même tard, même après avoir frôlé l’horreur absolue et survécu à l’une des pages les plus sombres de notre histoire.

Avec sa mort, le monde du sport, de la gymnastique et des Jeux olympiques perd l’un de ses plus grands ambassadeurs. Mais la mémoire et l’héritage d’Agnès Keleti ne s’effaceront jamais. Au contraire, son incroyable destin continuera d’inspirer les générations futures, comme un merveilleux message d’espoir adressé à l’humanité.

Repose en paix, Agnès. Et merci pour cette magnifique leçon de vie.

 
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