Volleyball Québec | Un sport entre de bonnes mains

Volleyball Québec | Un sport entre de bonnes mains
Volleyball Québec | Un sport entre de bonnes mains

Le volleyball est en bonne santé au Québec. Il est également entre de bonnes mains. Arrivé en 2023, le directeur général de la fédération québécoise, Guillaume Proulx Goulet, regorge d’idées pour faire grandir le sport. L’inclusion est au cœur de ses ambitions. Parce que la fédération n’est pas seulement synonyme de compétition et de performance… « La fédération, c’est le volley pour tous. »

Il est difficile de quantifier le nombre exact de joueurs de volleyball à travers la province. Entre ceux qui jouent au sein du Réseau sportif étudiant québécois (RSEQ), ceux qui jouent directement avec les clubs de la fédération et ceux qui font les deux à la fois, il y en a entre 35 000 et 40 000. À cela s’ajoutent les non-membres, qui pratiquent ce sport dans des ligues récréatives – une « préoccupation » à Volleyball Québec, mais nous y reviendrons…

Ce qu’on peut affirmer sans hésiter, c’est que le volleyball a connu une croissance considérable en popularité au cours des dernières années, ce qui s’explique, selon Guillaume Proulx Goulet, par plusieurs facteurs. D’abord, l’envie de pratiquer des sports fédérés, et donc encadrés et sécuritaires.

L’autre raison, celle sur laquelle le directeur général de Volleyball Québec et son équipe ont mis l’accent au cours des dernières années, concerne la diversification de l’offre. C’est parce que les clubs ont longtemps été « axés sur la performance », explique Proulx Goulet, qui s’est entretenu avec La presse dans une boulangerie du quartier Villeray à Montréal au début du mois de décembre. La fédération a donc travaillé fort pour diversifier tant son offre que sa clientèle.

« Les gens associaient les fédérations aux grandes compétitions, championnats, tournois, médailles. Oui, nous l’avons, mais nous n’avons pas seulement cela, insiste-t-il. Nous avons les cinq contextes de pratique ; nous faisons de l’initiation, de la découverte, du loisir, de la compétition et du haut niveau. »

Depuis dix ans, la fédération travaille sur un programme de mini-volleyball destiné aux enfants des écoles primaires. « Cela porte ses fruits, estime le PDG. Les petits qu’on a formés, ils sont intéressés [au sport]. »

Si le volley-ball est l’un des sports qui attire le plus les jeunes filles et les adolescentes – une tranche de la population que l’on sait difficile à faire bouger –, on commence à avoir quelques garçons de plus en plus qui le pratiquent. .

Actuellement, les garçons font autre chose, puis viennent jouer au volley-ball par la suite, lorsqu’ils ont atteint leur plafond de hockey, de baseball ou de basket-ball. Maintenant, avec le mini-volley, on les intéresse plus tôt.

Guillaume Proulx Goulet, directeur général de Volleyball Québec

« On constate que notre clientèle est de plus en plus jeune et diversifiée. Il y a encore quelques gars. Il y a de nouvelles catégories masculines que nous n’avions pas auparavant et dans lesquelles nous avons réussi à avoir suffisamment de joueurs pour former des équipes. »

La popularité du volleyball de plage, note Proulx Goulet, a aussi son rôle à jouer. « Il y a plusieurs municipalités qui ont construit beaucoup de terrains partout au Québec. Cela veut dire que les jeunes vont découvrir le beach volley et vont aimer ça, puis l’hiver, ils diront : je vais aussi essayer le volley en salle. »

Proulx Goulet nous parle également du Festivolley, un événement organisé l’an dernier à l’Université Laval; 12 communautés autochtones du Québec y ont participé.

« Nous souhaitons diversifier notre clientèle, afin que tout le monde puisse jouer au volleyball ; tous genres, tous sexes, toutes origines. »

Pénurie de plateformes et d’autocars

Une telle croissance apporte évidemment son lot de défis. «Nous sommes saturés en termes de plateformes», constate Guillaume Proulx Goulet. « Présentement, nos gymnases appartiennent à des commissions scolaires et à des écoles. Nous dépendons d’eux. »

« Nous construisons beaucoup de piscines, d’arènes, de terrains de football et de baseball, ce qui est formidable. Mais nous avons oublié les gymnases depuis des années. […] Il n’y a pas de particuliers ou de municipalités qui possèdent des gymnases ; C’est compliqué pour nous de trouver des plateformes. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Le volley-ball est l’un des sports qui attire le plus de jeunes filles et d’adolescentes.

La solution, au-delà d’améliorer la collaboration entre la fédération et les centres de services scolaires pour maximiser les heures de gym, réside dans la construction de « complexes multisports et multigénérationnels », estime Proulx Goulet.

La fédération de volley a donc commencé à discuter avec d’autres sports de gymnase comme le handball, le basket ou le tennis de table, qui partagent cette problématique. Depuis très récemment, ils représentent le gouvernement et les municipalités.

Au manque de plateformes s’ajoute également la pénurie d’autocars. Avec la forte croissance de ces dernières années, certains jeunes se sont retrouvés sans coach. «C’est quelque chose qui nous préoccupe», confirme Proulx Goulet.

Volleyball Québec travaille actuellement sur une nouvelle formation pour rendre ce rôle plus accessible; une résolution directement liée au désir de diversification de la clientèle.

« Actuellement, nous avons besoin d’une formation difficile, complexe et longue pour être entraîneur car nous sommes habitués à avoir des entraîneurs pour les équipes de performance. »

« Là, si on veut des équipes récréatives, il faut un peu d’entraînement de base pour apprendre à gérer un groupe, à faire rouler le ballon. »

Proulx Goulet ne fait pas l’autruche; sa fédération a son rôle à jouer pour relever ces deux défis majeurs. Elle doit notamment, estime-t-il, « cesser d’exiger la perfection ».

« L’entraîneur super qualifié, la salle de sport parfaite avec des plafonds très hauts… Quand vous voulez commencer pour le plaisir, peut-être un entraîneur formé minimalement pour le plaisir, qui encadrera les athlètes en toute sécurité, dans une salle de sport qui n’est peut-être pas le terrain le plus optimal, mais ce sera en sécurité, cela n’a pas d’importance. »

Le « sceau fédéré »

En début d’article, nous mentionnions l’inquiétude de Volleyball Québec à l’égard des joueurs qui pratiquent ce sport dans des ligues de garage ou privées. À ce sujet, Guillaume Proulx Goulet a beaucoup à dire.

« Ce n’est pas surveillé, les entraîneurs ne sont pas formés, il n’y a pas de sécurité, on ne sait même pas si le terrain est sécuritaire. C’est dangereux. »

Je me dis : nous sommes là, nous existons et nous avons le mandat de le superviser. Utilisez-nous ! Utilisez-nous. Exigeons que les gens soient unis pour pouvoir pratiquer un sport.

Guillaume Proulx Goulet, directeur général de Volleyball Québec

À ceux qui verraient cette proposition comme un obstacle à la pratique du sport, Proulx Goulet répond qu’il existe « une façon de trouver des solutions » et de rendre plus accessible l’abonnement. « Nous pouvons changer la façon dont nous devenons membre. »

Concernant la position de la ministre des Sports, Isabelle Charest, qui « veut rendre le sport accessible », Proulx Goulet insiste : il « l’appuie à 100 % ». « Elle veut que cela se fasse dans un environnement sécuritaire. Le problème est que si vous faites les deux en même temps, si vous rendez de toute façon trop facile la pratique du sport, ce ne sera plus sûr. »

Proulx Goulet n’est pas seul à ramer son bateau. Il fut un temps où « les fédérations se considéraient comme des concurrentes ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui, assure Proulx Goulet, qui forme une « équipe » avec les directeurs généraux des autres sports. « Nous souhaitons vraiment que cela fonctionne, tant au niveau d’une collaboration étroite avec le RSEQ pour avoir un environnement sécuritaire qu’avec le Ministère. »

Proulx Goulet sait très bien qu’« il y aura toujours des particuliers qui louent à des particuliers », mais il reste d’avis qu’« il faut chercher le sceau fédéré ». « Quand j’inscris mon enfant dans un club, le parent doit avoir le réflexe de dire : ce club est-il membre de la fédération ou est-il indépendant ? »

« Super plan, super équipe »

Finalement, «le volleyball en général est sain au Québec», affirme Guillaume Proulx Goulet. Depuis son arrivée à ce poste, le directeur général s’est lancé dans ce que l’on peut qualifier de modernisation de la fédération – d’où le changement de logo et d’image, d’ailleurs.

Comme nous l’avons dit plus haut, le sport est entre de bonnes mains ; il suffit d’écouter parler l’homme de 42 ans pour le comprendre.

“Nous avons des défis, mais nous sommes très enthousiastes à l’idée de les relever dans les années à venir”, a-t-il conclu. Nous avons un super projet, une super équipe et nous sommes très contents de ce qui va arriver. »

 
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