“Douze personnes ont été tuées, dont deux enfants”, a déclaré jeudi à la presse la procureure Andrijana Nastic, après un précédent bilan faisant état d’au moins dix morts. Le meurtrier, âgé de 45 ans, s’est suicidé en se tirant une balle dans la tête alors qu’il était encerclé par la police dans ce pays des Balkans.
Le drame a commencé vers 16h30 GMT dans un restaurant du village de Bajice, près de la ville de Cetinje. L’homme “après s’être disputé avec un client avec lequel il avait passé une grande partie de la journée et avoir bu de grandes quantités d’alcool, est rentré chez lui, a pris une arme et a tué quatre personnes”, a déclaré le chef de la police Lazar Scepanovic.
Les victimes ont été tuées dans cinq endroits différents, selon le procureur. Le meurtrier a notamment tué un membre de sa propre famille, le propriétaire du restaurant et deux de ses enfants, âgés de 10 et 13 ans.
Armes. Quatre personnes ont également été grièvement blessées et transportées vers un hôpital de la capitale, Podgorica. Jeudi matin, trois d’entre eux étaient toujours dans un état critique, tandis que le quatrième, blessé à la tête, se trouvait dans un état très critique, a déclaré à la presse le directeur de l’hôpital, Aleksandar Radovic.
L’auteur de la fusillade a pu être localisé et encerclé après plusieurs heures de traque par la police et l’armée. Lorsque les policiers lui ont demandé « de déposer son arme, il s’est tiré une balle dans la tête », a déclaré M. Scepanovic. “Nous avons essayé de le transporter à l’hôpital, mais il a succombé à ses blessures”, a-t-il déclaré.
Les rues de Cetinje et Bajice étaient désertes jeudi matin, alors qu’une patrouille de police était postée devant la maison de l’agresseur, à l’entrée du village de Bajice, a constaté un photographe de l’AFP. Evoquant “une bagarre dans un restaurant, au cours de laquelle des armes ont été dégainées, et qui a dégénéré”, a annoncé mercredi le Premier ministre Milojko Spajic.est Janvier : nouvelles restrictions concernant la possession d’armes à feu.
Tragédie. “Cette tragédie soulève la question de savoir qui peut détenir des armes au Monténégro”, a-t-il ajouté. Le Conseil national de sécurité doit se réunir vendredi pour discuter des « défis liés à la détection et à la saisie des armes illégales » ainsi que du recrutement de policiers supplémentaires, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
La police a assuré que cette fusillade n’était “pas le résultat d’un affrontement entre groupes appartenant au crime organisé”. Le crime organisé et la corruption sévissent depuis longtemps au Monténégro, et la ville de Cetinje a été particulièrement durement touchée ces derniers mois.
En juin, une explosion y a fait deux morts et trois blessés – membres d’un groupe criminel, selon la police. Parmi les blessés se trouvaient deux autres membres présumés du gang, ainsi qu’une passante.
Crime. Après cette explosion, le gouvernement a promis de s’attaquer au crime organisé. Mais fin septembre, un autre membre d’un clan mafieux a été tué, toujours à Cetinje, l’ancienne capitale royale nichée au creux d’une vallée.
Il a été abattu par un tireur embusqué alors qu’il était assis dans son jardin. Selon le Small Arms Survey (SAS), un programme de recherche suisse, environ 245 000 armes à feu sont en circulation au Monténégro – pour une population de 630 000 habitants.
« Nos pensées ce soir vont aux familles qui ont perdu des êtres chers et aux habitants de Cetinje. Tout le Monténégro ressent et partage votre douleur. Nous prions pour le rétablissement de tous les blessés», a écrit mercredi sur X le président du pays, Jakov Milatovic.
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