2025, une année électorale | -

Au cours des prochains mois, les Basses-Laurentides se rendront aux urnes deux fois plutôt qu’une. Si les élections municipales sont prévues le 2 novembre 2025, celles visant à élire les députés fédéraux pourraient se tenir plus tôt que prévu, après un redécoupage électoral qui prive l’Est du Québec de circonscription.

Lors de la dernière session parlementaire à Ottawa, les tensions étaient particulièrement vives alors qu’une crise interne ébranlait le Parti libéral du Canada, au pouvoir depuis 2015.

Je pense que nous ne sommes pas conscients que nous nous dirigeons vers une victoire historique du Parti conservateur partout au Canada.» dit d’emblée le professeur de sciences politiques au Cégep de Rimouski, Benoît Collette. Comme on dit dans le bon Québec, j’ai l’impression que ça va être une vilaine volée.

Selon lui, le Québec risque néanmoins d’échapper à cette vague conservatrice en raison de la forte présence du Bloc québécois. Ils [les conservateurs] n’ont pas besoin d’augmenter leur députation au Québec pour avoir la majoritéajoute-t-il.

Benoît Collette teaches political science at Cégep de Rimouski.

Photo: - / Lisa-Marie Bélanger

Plus près de chez nous, cette élection sera marquée par la perte d’une circonscription dans l’est du Québec. Il s’agira en effet de la première élection à avoir lieu après la disparition d’Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia, actuellement détenu par Kristina Michaud du Bloc québécois.

Benoît Collette est particulièrement préoccupé par la perte de représentation. Ce n’est pas la même chose à Montréal ou à Toronto quand il y a 25-30 députés fédéraux pour une ville alors qu’ici, c’est tout le contraire. Nous avons des dizaines et des dizaines de municipalités qui dépendent d’un député fédéral pour leurs dossiers.fait-il remarquer.

Cela commence à créer de très vastes territoires à couvrir. Bonne chance à celui qui devra le faire [ce travail] là. Ce ne sera pas facile.

Une citation de Benoît Collette, teacher at Cégep de Rimouski

Selon l’enseignante, s’il y a une lutte à suivre lors des prochaines élections fédérales, ce sera celle entre la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier, et la députée bloquiste Kristina Michaud. Les deux femmes s’affronteront en Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj.

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La prochaine élection aura lieu après le redécoupage électoral qui prive l’Est du Québec d’une circonscription après la disparition d’Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia.

Photo : -

Par ailleurs, il s’attend à très peu de changements dans la délégation fédérale de l’Est du Québec. Selon lui, le conservateur Bernard Généreux devrait demeurer bien en selle dans sa circonscription rebaptisée Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata.

M. Collette laisse entendre que le député bloquiste Maxime Blanchette-Joncas a également de bonnes chances d’être réélu. Avec le nouveau redécoupage, sa circonscription portera désormais le nom de Rimouski–La Matapédia.

Le monde municipal en crise

Sur la scène municipale, le dernier mandat a été marqué par de fortes dissensions au sein du conseil de Témiscouata-sur-le-Lac et plus généralement, par une vague de démissions sans précédent parmi les élus, tant maires que conseillers.

Entre le 7 novembre 2021, date de la dernière élection générale, et le 31 décembre 2024, pas moins de 802 élections partielles ont eu lieu partout dans la province, dont 115 au Bas-Saint-Laurent.

Élections partielles et postes à combler depuis novembre 2021

Régions administratives Nombre d’élections partielles Nombre de postes à pourvoir Nombre de postes de conseiller Nombre de postes de maire
Bas-Saint-Laurent 115 176 154 22
Saguenay-Lac-Saint-Jean 27 33 28 5
Capitale-Nationale 30 38 36 2
Mauricie 40 56 49 7
Estrie 79 99 90 9
Montréal 4 5 4 1
Outaouais 44 54 47 7
Abitibi-Témiscamingue 88 129 112 17
Rive-Nord 36 56 44 11
Nord du Québec 4 6 5 1
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 29 38 31 7
Chaudière-Appalaches 125 162 147 15
Laval 0 0 0 0
Lanaudière 31 37 34 3
Laurentides 34 44 40 4
Montérégie 63 80 69 11
Centre du Québec 53 69 59 10
TOTAL 802 1082 949 132

Le tableau compile les élections partielles tenues de novembre 2021 au 31 décembre 2024.

Source : Élections Québec

Ainsi, 176 postes de conseillers ou de maires ont été comblés lors du dernier mandat.

Cela ne veut pas pour autant dire que ces postes vacants sont tous liés à des départs de la vie politique. Élections Québec indique qu’un poste vacant peut s’expliquer notamment par la démission d’un conseiller qui veut présenter sa candidature au poste de maire après le décès de ce dernier, par exemple.

Il y a une crise particulière au Bas-Saint-Laurent, mais c’est plus largement une crise liée à la ruralité. Le taux de démission est plus élevé dans les régions et MRC ruralor, explique Yann Fournis, professeur de science politique à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

Il ajoute que les populations y vieillissent et qu’il est plus difficile de recruter des jeunes pour occuper un poste au sein de l’appareil municipal. Être élu municipal prend du temps, alors quand on a un travail à temps plein, c’est très difficile d’être maire.

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Yann Fournis est professeur de science politique à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), au département de sociétés, territoires et développement.

Photo: - / Lisa-Marie Bélanger

Le professeur rappelle que les enjeux de santé deviennent plus importants avec l’âge et que cela oblige certains élus à quitter leurs fonctions.

C’est un travail très difficile. Il y a très peu de ressources. La plupart des gens le font sur une base volontaire et cela prend beaucoup de temps.

Une citation de Yann Fournis, professeur à l’Université du Québec à Rimouski

Lors de ses recherches, M. Fournis a également constaté que les réseaux sociaux ajoutent une pression importante sur les élus. On ne va pas se cacher que les commentaires sur Internet sont moins contrôlés. Il y a des choses que nous disons dans un anonymat relatif et que nous ne dirions pas face à face.souligne-t-il.

Le gouvernement a tout à fait raison de s’intéresser à la question des intimidations, à la question des violences contre les élus municipaux.argumente l’universitaire.

Le professeur rappelle qu’une majorité d’élus municipaux sont élus sans opposition et que cette tendance se poursuivra lors du prochain scrutin. Nous sommes entre 55 % et 60 % de maires élus par acclamation, c’est-à-dire sans vote effectif. Je ne vois pas comment ça pourrait être mieuxconclut-il.

Les citoyens du Québec choisiront leurs maires, leurs conseillers et dans certains cas, leurs préfets, le 2 novembre 2025.

 
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