Un homme a tué au moins dix personnes, dont deux mineurs, en ouvrant le feu dans un restaurant du sud du Monténégro ce mercredi 1er janvier avant de prendre la fuite.
Un homme armé a tué au moins dix personnes, dont deux mineurs, ce mercredi 1er janvier, en ouvrant le feu dans un restaurant d’une ville du sud du Monténégro, près de la ville de Cetinje, a indiqué le ministre de l’Intérieur du pays.
« Dans l’après-midi, dans un restaurant de Bajice, AM, 45 ans, a tué plusieurs personnes à coups d’armes à feu. L’homme, armé, a pris la fuite et s’est enfui du bâtiment”, a rapporté la radio et télévision publique (RTCG), citant un communiqué de la police.
Evoquant un événement « privé », le ministre de l’Intérieur Danilo Saranovic a déclaré à la presse que le suspect avait « coûté la vie à au moins dix personnes, dont deux mineurs de la famille Vuletic », propriétaire du restaurant dans lequel a eu lieu la fusillade.
Quatre personnes grièvement blessées
Selon les premiers éléments communiqués par le gouvernement et la police, il s’agirait d’une bagarre qui aurait mal tourné et le suspect aurait également tiré sur des membres de sa propre famille.
Cet homme était toujours en fuite dans la soirée, recherché par la police et l’armée. Dans un discours prononcé le soir, le Premier ministre Milojko a été grièvement blessé. Spajic a annoncé un deuil national de trois jours, les 2, 3 et 4 janvier, et a précisé que
“Les médecins se battent pour les sauver”, a déclaré le Premier ministre, ajoutant que “toutes les équipes de police, les unités spéciales et toutes les forces de l’ordre possibles (étaient) à Cetinje”.
“Nous recherchons le coupable et nous sommes sur la bonne voie”, a-t-il souligné. Selon lui, il ne s’agissait « que d’une bagarre dans un restaurant, au cours de laquelle des armes ont été dégainées, et qui a dégénéré ». Milojko Spajic a également annoncé de nouvelles restrictions sur la possession d’armes à feu.
“Cette tragédie soulève la question de savoir qui peut détenir des armes au Monténégro”, a-t-il ajouté.
Sur place, à proximité du restaurant traditionnel dans lequel s’est déroulé le drame, les forces de l’ordre ont empêché quiconque d’en approcher dans la soirée. Des dizaines d’hommes, des véhicules de police et au moins une ambulance étaient visibles derrière les barrières, a constaté un journaliste de l’AFP.
La piste du crime organisé écartée
Assurant dans son communiqué que cette fusillade n’était “pas le résultat d’un affrontement entre groupes appartenant au crime organisé”, la police monténégrine a exhorté les habitants à rester chez eux pendant que le suspect était en fuite.
Même si la police semble privilégier l’hypothèse d’un crime non mafieux, le crime organisé et la corruption affectent depuis longtemps le Monténégro, et la ville de Cetinje a été particulièrement touchée ces derniers mois.
En juin, une explosion y a fait deux morts et trois blessés – membres d’un groupe criminel, selon la police. Parmi les blessés se trouvaient deux autres membres présumés du gang, ainsi qu’une passante.
Après cette explosion, le gouvernement a promis de s’attaquer au crime organisé. Mais fin septembre, un autre membre d’un clan mafieux a été tué, toujours à Cetinje, l’ancienne capitale royale nichée au creux d’une vallée. Il a été tué par balle par un tireur isolé alors qu’il était assis dans son jardin.
Ces règlements de comptes sont tous liés, soupçonnent les enquêteurs, au conflit qui oppose depuis des années deux groupes criminels, les « skaljari » et les « kavaci ».
Le petit pays des Balkans – 630 000 habitants – a souvent promis de lutter contre ces crimes dans l’espoir d’adhérer à l’Union européenne.
« Nos pensées ce soir vont aux familles qui ont perdu des êtres chers et aux habitants de Cetinje. Tout le Monténégro ressent et partage votre douleur. Nous prions pour le rétablissement de tous les blessés », a écrit le président du pays, Jakov Milatovic, sur X .