Des milliers de manifestants pro-européens se sont rassemblés samedi à Tbilissi en Géorgie pour protester contre le gouvernement, à la veille de l’investiture du nouveau président de ce pays du Caucase, dont la nomination est contestée par l’opposition.
Les manifestants ont formé une chaîne humaine le long du fleuve, dans le centre de Tbilissi, certains enveloppés dans des drapeaux géorgiens et européens. D’autres avaient déployé une banderole appelant à la “libération des prisonniers politiques”, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les manifestants réclamaient la libération des personnes détenues lors des précédentes manifestations et la tenue de nouvelles élections législatives.
“Tout le monde doit comprendre que les manifestations ne s’arrêteront pas tant que toutes les revendications n’auront pas été satisfaites”, a assuré à l’AFP un participant, Teimouraz Tsiklauri, 23 ans, étudiant en relations internationales.
Ce pays du Caucase est plongé dans une crise politique depuis que les élections législatives d’octobre ont donné la victoire au parti au pouvoir, le Rêve géorgien, mais ont été dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale.
La décision des autorités de reporter à 2028 les efforts d’intégration à l’UE a mis le feu aux poudres, provoquant plusieurs semaines de manifestations pro-européennes, dont certaines ont été dispersées par la police.
Le pays se prépare à l’investiture dimanche d’un nouveau président fidèle au Rêve géorgien, Mikheïl Kavelashvili, connu pour ses positions ultraconservatrices et anti-occidentales.
Même si les pouvoirs de la présidence sont limités en Géorgie, l’investiture devrait susciter une nouvelle mobilisation des partisans d’une adhésion rapide à l’UE, d’autant que l’actuelle occupante du poste, Salomé Zourabichvili, a annoncé qu’elle refusait de renoncer à son mandat sans organisation de nouvelles élections législatives.
Cet ancien diplomate français est en porte-à-faux avec le gouvernement et prétend être le seul représentant légitime du pouvoir. Elle a soutenu les manifestants et rejoint la chaîne humaine à Tbilissi samedi, selon la télévision géorgienne.
L’investiture du nouveau président “n’aura aucun sens”, a assuré à l’AFP une manifestante, Natia, 27 ans, diplômée en sciences politiques.
« Kavelashvili ne sera jamais président de la Géorgie. Tout comme le Rêve géorgien ne sera jamais la force dirigeante du pays, car il ne s’agit pas d’un gouvernement légitime », a-t-elle déclaré.
Le Rêve géorgien, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, nie de son côté toute fraude aux élections législatives et accuse l’opposition de vouloir provoquer une révolution, selon lui, financée de l’étranger.