Manuel Absolu, arbitre de tennis du Haut-Rhin, a remporté l’insigne d’or qui le place dans le cercle très restreint des arbitres les plus hauts gradés au monde. Dans les tournois du Grand Chelem, il pourra arbitrer jusqu’à la finale. A 33 ans, il est le plus jeune à avoir atteint ce niveau.
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33 ans, l’âge du Christ. Son Graal est un insigne en or, une distinction qui lui permet d’arbitrer les plus grands lors des plus grands matchs, demi-finales ou finales de Grand Chelem. “C’était un rêve parce que tout le monde ne devient pas un badge en or», raconte celui qui est aujourd’hui le plus jeune arbitre au monde à avoir remporté cette distinction. Il n’y en a qu’une trentaine ainsi récompensées sur le circuit international. Manuel Absolu en fait désormais partie.
C’est l’Everest, un quart de finale féminin à Roland-Garros arbitré en 2020 entre Iga Swiatek et Martina Trevisan. Mais avec ce badge, il devrait aller encore plus haut. Lui qui côtoie Jannik Sinner (Italie), Alexander Zverev (Allemagne) et Carlos Alcaraz (Espagne), c’est en toute simplicité qu’il revient régulièrement dans le club de ses débuts, au TC de Cernay. Ses trois frères et sa sœur étaient tous licenciés dans ce club. Le tennis est une affaire de famille. Un frère a montré la voie à l’arbitrage. Manuel Absolu transformait l’essai. “On a compris que c’était son choix, dit sa mère. Il est parti étudier et après deux ou trois mois, il a arrêté et s’est remis à l’arbitrage.
Aujourd’hui, c’est devenu le quotidien de Manuel Absolu. “S’asseoir sur la chaise de l’arbitre, c’est comme s’asseoir à son bureau. Je le fais environ 300 fois par an, je m’y sens bien. J’ai la meilleure place sur le terrain», sourit-il. Alors, quand il a du temps libre, il ne joue plus au tennis. Ses raquettes sont rangées au fond du placard, avoue-t-il. Il préfère désormais se détendre en jouant au golf, en faisant du paddle ou en allant courir.
Manuel Absolu est aujourd’hui le héros de son petit-neveu, Pierrot, 7 ans. Il n’a jamais eu l’occasion d’assister à un match du Grand Chelem avec son oncle »,mais je l’ai vu à la télé, dit-il. Il est descendu de sa chaise très haute et a dit « faute !
Un arbitre a un œil sur tout. Cependant, il commet parfois des erreurs. “C’est toujours possible, reconnaît Manuel Absolu. Nous sommes humains, tout comme les joueurs, mais je n’ai pas honte d’admettre que j’avais tort. Et c’est ce que les joueurs apprécient. Ils préfèrent cela plutôt que quelqu’un qui reste figé sur sa position. Même les badges dorés ne sont donc pas infaillibles, surtout lorsque les balles atteignent des records de vitesse. 263,4 km/h, il s’agit du service le plus rapide au monde, détenu par l’Australien Samuel Groth en 2012.
Les internationaux australiens sont la prochaine destination de Manuel Absolu en janvier. Parmi les joueurs annoncés, Jannik Sinner, le tenant du titre qui devra se battre pour le conserver face à des challengers comme Carlos Alcaraz ou Novak Djokovic, recordman de 10 titres à Melbourne. Dans le rôle d’arbitre, on retrouvera sans doute Manuel Absolu.