1.2.Train, le petit poucet qui prend le contre-pied de SNCF Connect

1.2.Train, le petit poucet qui prend le contre-pied de SNCF Connect
1.2.Train, le petit poucet qui prend le contre-pied de SNCF Connect

Plus de deux ans après son lancement, SNCF Connect met toujours à la disposition de nombreux utilisateurs des boutons. Même si la SNCF a inversé ses choix et un partenariat plus que douteux, réserver un billet de train avec son application reste laborieux. Cependant, il pourrait en être autrement. C’est ce que démontre 1.2.Train, une plateforme d’achat de billets extrêmement simple.

1.2.Train est aux antipodes de SNCF Connect : son site Internet est épuré, sans publicité ni tracker. L’interface est tellement basique qu’on pourrait douter de l’authenticité du service, mais il s’agit bien d’une agence de voyages agréée.

1.2.Former. Image iGénération.

L’essentiel est là : choix des gares de départ et d’arrivée, date du voyage, catégorie, carte de réduction… Jean-Baptiste Marie, son unique promoteur, promet la réservation des billets de train en 30 secondes chrono. Le pari est détenu à condition de créer un compte afin que les informations personnelles soient mémorisées.

1.2.Train économise tellement sur tout ce qui peut encombrer un site internet qu’à certaines étapes on se retrouve confronté à une succession de lignes de texte qui nuisent un peu à la clarté. « Les conditions commerciales de la SNCF sont longues, font plusieurs lignes et prennent de la place. Montrer les choses nécessite simplement de faire un arbitrage entre ce qu’il est obligatoire d’afficher pour le client (conditions d’échange et de remboursement) et ce qui peut être résumé dans une seule icône par exemple »explique à iGénération Jean-Baptiste Marie, qui envisage de développer l’interface de son service.

L’entrepreneur prépare, toujours seul, une application Android sur le point de sortir ainsi qu’une application iOS prévue pour la fin de l’année. Cette dernière prendra en charge Apple Pay et l’ajout de tickets en Cartes dans un second temps. Toujours dans le but de fournir un service le plus léger possible, il promet des applications codées avec les technologies natives de chaque plateforme.

1.2.Entraînez-vous sur iPhone. Image iGénération.

Avec son approche minimaliste, 1.2.Train a de quoi convaincre les mécontents de SNCF Connect et même les déçus de Trainline à qui manque encore le mythique Captain Train. Mais le service de Jean-Baptiste Marie présente un défaut qui sera rédhibitoire pour certains : il ne regroupe pas autant d’offres que les autres.

Un chemin semé d’embûches

« 1.2.Train est connecté aux inventaires TGV, TER, Intercités, Eurostar (et Thalys, désormais Eurostar) et Lyria. Certains trains vers l’Italie, le Luxembourg et l’Allemagne sont également disponibles »répertorie le développeur. Parmi les offres manquantes figurent notamment les billets Ouigo.

«La faute à un contrat de distribution parfaitement déséquilibré qui rémunère 1.2.Train à 1% du prix du billetexplique Jean-Baptiste Marie dans un de ses posts sur LinkedIn. J’ai fait le calcul : 1% de 19 €, c’est… 19 centimes reversés à 1.2.Train. Supprimez les frais que la SNCF facture pour le droit de vendre ses billets et vous vous retrouvez instantanément à vendre à perte. C’est tout simplement impensable pour une très petite entreprise comme 1.2.Train. » C’est d’autant plus impensable que Petit Poucet gagne son argent exclusivement grâce à la vente de billets.

Si d’autres agences, plus développées, parviennent à vendre des billets Ouigo, elles ne le font pas de bon gré. Dans une déclaration commune publiée à la fin de l’année dernière, Trainline, Omio et Kombo se sont plaints « les taux de commission sont trop bas (et en baisse ces dernières années) » et a appelé à un « une réglementation nationale pour une concurrence loyale dans la distribution des billets de train. »

Trenitalia est également absent de 1.2.Train, une absence justifiée par une intégration longue et coûteuse. La compagnie ferroviaire italienne pourrait toutefois s’y ajouter l’année prochaine.

Malgré les nombreux obstacles, Jean-Baptiste Marie est déterminé à aller de l’avant avec ce projet entièrement financé sur ses fonds propres. S’il tire une certaine fierté de faire mieux seul que l’armée de développeurs de SNCF Connect sur certains points, recruter du personnel fait partie de ses objectifs. Et faute de pouvoir se permettre des campagnes publicitaires pour le moment, le challenger se paye la tête de la SNCF sur LinkedIn.

 
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