Près de trois ans après le suicide de son mari Jordan, Noélie Michallet donne sa vision des choses dans Le Parisien, concernant la dépression dans le monde du rugby. Car selon elle, c’est une des raisons qui ont poussé l’ancien ouvreur à ce geste.
Il ne s’agit pas d’un simple témoignage, c’est un hommage mais aussi un « cri d’avertissement », comme le titre Le Parisien dans son édition du jour. Noélie Michallet s’exprime près de trois ans après le décès par suicide de son mari Jordan, à Rouen. Et même si elle a peu de réponses quant aux raisons qui ont poussé l’ancien demi d’ouverture à ce geste, la jeune femme ne peut s’empêcher de revenir au rugby, sport qu’il pratiquait au niveau professionnel.
Au moment des faits, le 18 janvier 2022, Jordan Michallet n’avait que 29 ans, était marié depuis un an et demi, attendait un enfant et venait de voir son contrat renouvelé jusqu’en 2025. “ÇCela aurait pu le soulager mais il voulait honorer la confiance placée en lui» a-t-elle déclaré cité par Le Parisien. C’était le joueur vedette, il a dû penser qu’il était obligé de donner encore plus. Quel que soit son quotidien en dehors de la pratique, sa vie était imprégnée du rugby, ce qui fait dire à Noélie Michallet : “Le rugby, c’est un peu la cause de sa mort à mes yeux.”
Dans les clubs où j’ai joué avec Jordan, j’entendais toujours parler de joueurs qui n’allaient pas bien.
Une réflexion mûrie par les expériences vécues tout au long de la carrière de son mari, qui l’appelait sa « coach mental ». “Eux (joueurs entre eux)ils ne se disent pas quand ils ne vont pas bien. Nous voyons à quoi ressemblent nos maris et nous nous le disons. Dans les clubs où je suis allé avec Jordan (il a joué à Voiron, Grenoble, Bourgoin puis Strasbourg et Rouen)J’ai toujours entendu parler de joueurs qui n’allaient pas bien. Donc je savais qu’il y avait des problèmes, mais voir tous ces gens qui m’écrivent me fait comprendre que c’est un phénomène assez répandu.
L’histoire de Noélie a encouragé les joueurs et leurs épouses à la contacter au sujet des problèmes qu’ils rencontrent : « De nombreuses femmes de joueurs, une soixantaine ces trois dernières années, m’écrivent sur les réseaux sociaux. Ils me disent : « Mon mari est déprimé, je ne le reconnais plus, que me conseillez-vous de faire ? En secret, elles se disent que ce que mon mari a fait, le leur pourrait le faire aussi. C’est bien pour eux d’avoir un point de vue extérieur, je pense.
La Ligue nationale de rugby s’est emparée de ce sujet il y a deux ans, en mettant en place une permanence téléphonique et en s’associant à l’organisation Neohero fondée par Raphaël Poulain.
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