Le Six Triple Huit, de Tyler Perry

Cette nouvelle proposition de Tyler Perry (réalisateur et acteur de la franchise Madea) a l’aura d’un film grandiose, qui peut faire vivre des émotions fortes au spectateur, en plus de l’informer sur une tranche d’histoire oubliée ou inconnue de beaucoup.

Des femmes de couleur ont été enrôlées pendant la Seconde Guerre mondiale pour aider les forces américaines. En 1945, le 6888^e bataillon (surnommé Six Triple Huit), dirigé par le major Charity Adams (Kerry Washington), avait pour mission de gérer le long délai de livraison du courrier entre les soldats et leurs familles, afin de redonner du moral aux troupes et à la population. Malgré les obstacles, ils ont accompli, mieux que prévu, ce que nous pensions incapables de faire.

Cependant, certains défauts du film nuisent à l’histoire, qui est passionnante. La première partie, même si elle permet d’établir le fil conducteur que nous tracerons tout au long, s’étend un peu trop. Le jeu d’Ebony Obsidian, qui joue l’un des rôles centraux (Lena Derricott, officier du 6888^e bataillon), n’est pas des plus captivants… ou plutôt, la direction des acteurs n’est pas d’un haut niveau et sa présence à l’écran est parfois bien moins convaincante que celle de ses partenaires.

L’actrice Shanice Shantay, également dans le rôle d’un membre du bataillon, est brillante. Tout comme Milauna Jackson (Capitaine Campbell, la plus proche alliée de Major), et une certaine Susan Sarandon, très charismatique dans le rôle d’Eleanor Roosevelt.

Actrice héroïne

Un réalisateur de comédie peut certainement s’essayer au théâtre. Peu de choses sur le CV de Tyler Perry ressemblent Le Six Triple Huit. Les défauts du scénario concernent principalement les éléments liés à la fiction, tentant d’édulcorer l’Histoire. C’était nécessaire, mais cette fiction s’est faite avec une certaine maladresse parfois.

Perry s’en sort finalement plutôt bien, le film n’a rien de désagréable et nous apprend beaucoup. Mais surtout, il est sauvé par son actrice principale, Kerry Washington, qui brille dans le rôle du Major Adams, une héroïne dont peu de gens connaissent le nom, mais dont les actions ont eu un grand impact.

Malheureusement, en deux heures de visionnage, on finit par ressentir la lourdeur d’avoir trop vu ce que ces femmes ont subi plutôt que ce qu’elles ont réussi à accomplir. Bien sûr, il est important de souligner le courage dont ils ont fait preuve. Mais leur succès prend trop peu de place, même si l’on souligne à la fin du film que l’armée n’a pas suffisamment honoré l’importance de leur travail.

Sur Netflix