Lettre du jour : une pratique qui questionne

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Lettre du jour

Une pratique qui interroge

À propos des contrôles sur la vente d’alcool aux mineurs.

Lettres de lecteurs

Publié aujourd’hui à 13h58

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Genève, le 23 décembre

Je voudrais réagir aux modalités de contrôle de la vente d’alcool aux mineurs, telles qu’elles sont pratiquées dans notre ville (voir « Tribune de Genève » du 23 décembre). Bien que favorable à une réglementation stricte de ces pratiques, je m’interroge sur l’efficacité et l’éthique des « pièges » tendus par les autorités, en envoyant de jeunes « clients mystères » dans les établissements pour acheter de la drogue. l’alcool, dans le seul but de punir les commerçants. Certes, il est essentiel de protéger les jeunes des dangers liés à l’alcool. Mais cette responsabilité incombe en premier lieu aux parents, qui doivent éduquer leurs enfants, et non à l’État. […] comme dans les régimes totalitaires. Le rôle des autorités ne devrait pas être de provoquer des situations trompeuses, mais plutôt de superviser, d’informer et de prévenir.

Ce qui est encore plus frappant, c’est le contraste entre la zèle de ces contrôles et le laxisme observé dans d’autres domaines, notamment celui du trafic de drogue dans des quartiers comme les Pâquis. Chaque jour, à partir de 17 heures, les marchands vendent sans gêne à tous ceux qui sont prêts à payer, petits ou grands, sous les yeux de tous, y compris des écoliers encore présents dans le quartier. Pourquoi cette indifférence face à un problème bien plus grave ? Pourquoi imposer des amendes allant de 500 à 1000 francs aux restaurateurs en cas de manquement, et ne pas appliquer la même sévérité aux trafiquants de drogue, qui opèrent en toute impunité ?

Il est évident que la répression du trafic de drogue entraînerait des complications judiciaires et policières, mais est-ce une raison valable pour fermer les yeux sur ces flagrants délits ? Ce double standard est d’autant plus inacceptable que les conséquences sociales du trafic de drogue sont bien plus dévastatrices. Créer des situations artificielles pour tester la vigilance des commerçants revient à tendre des « pièges » plutôt qu’à prévenir des infractions.

Ce serait comme laisser un ordinateur portable sur le siège d’une voiture avec les fenêtres ouvertes pour attraper un voleur. L’État doit se concentrer sur la prévention et la protection réelle des citoyens, et non sur la provocation. En espérant que ces réflexions puissent alimenter un débat constructif.

Luis Carvalho

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