Lors de son discours de politique générale du 27 décembre 2024, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a annoncé son intention d’abolir la loi d’amnistie votée sous la présidence de l’ancien chef de l’Etat Macky Sall.
Une décision du chef du gouvernement sénégalais qui est loin d’être surprenante, puisqu’il s’y est engagé lors de la campagne législative.
Adoptée le 6 mars 2024, cette loi a mis fin aux poursuites judiciaires engagées contre des faits relatifs à trois années de violences politiques entre 2021 et 2024 qui ont fait des dizaines de morts.
Suite à la promulgation de la loi d’amnistie en mars 2024, plusieurs personnes ont été libérées de prison, dont Bassirou Diomaye Faye, l’actuel président sénégalais, et Ousmane Sonko.
« Outre l’inscription budgétaire du crédit destiné aux victimes, un projet de loi sera proposé à votre auguste Assemblée dans les prochaines semaines pour faire état de la loi d’amnistie votée le 6 mars 2024 afin que toute la lumière soit faite et les responsabilités établies de quelque manière que ce soit. côté où ils se trouvent »a déclaré Ousmane Sonko lors de son discours de politique générale devant les députés, dans des propos rapportés par l’AFP.
Le Premier ministre sénégalais a également expliqué en détail les raisons qui l’ont motivé à mettre sur la table ce projet de loi visant à abroger la loi d’amnistie.
Il a ensuite écarté tout soupçon de vengeance, annonçant que cette décision n’avait été prise que pour assurer une paix durable au Sénégal.
«Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, encore moins d’une vengeance. […]. Il s’agit de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être construite.», a-t-il assuré.