Ce n’est pas la première fois que l’épouse du Premier ministre israélien est citée pour comportement abusif envers son personnel.
Scandale en Israël ? Jeudi 26 décembre, Gali Baharav-Miara, procureur général d’Israël, a ordonné à la police d’ouvrir une enquête sur l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Sara Netanyahu est soupçonnée d’avoir harcelé des opposants politiques et un témoin dans le procès pour corruption du dirigeant israélien.
Cette affaire, qui fait la une des journaux, découle notamment d’une émission, « Uvda », de la chaîne de télévision israélienne Keshet 12, qui diffusait des messages WhatsApp accablants sur l’épouse du Premier ministre. Cette dernière aurait ordonné à l’ancienne assistante de son mari “d’orchestrer des manifestations et une campagne de harcèlement en ligne, à l’aide de robots, contre Hadas Klein, témoin clé dans l’une des trois affaires de corruption impliquant le chef du gouvernement”, cite Euronews. Cette assistante, Hanni Bleiweiss, est décédée l’année dernière d’un cancer.
Pressions et abus
Pour rappel, dans cette affaire, Hadas Klein, l’un des anciens conseillers les plus proches du magnat hollywoodien Arnon Milchan, et également témoin clé du procès pour corruption de Benjamin Netanyahu, aurait été la cible privilégiée des militants du Likoud. , le parti de Netanyahu.
Elle a indiqué avoir fait passer en contrebande des bijoux et du champagne rosé pour des dizaines de milliers d’euros au couple Netanyahu. Des cadeaux qui selon elle n’étaient pas des cadeaux, mais des « exigences ».
Selon l’émission télévisée, Hanni Bleiweiss a également reçu l’ordre d’organiser des manifestations devant les domiciles du procureur principal dans l’affaire de corruption, Liat Ben-Ari, et du procureur général de l’époque, Avichai Mandelblit.
Hanni Bleiweiss, l’assistante de Benjamin Netanyahu, fidèle depuis des décennies selon le rapport, a également été « maltraitée » pendant sa maladie par Sara Netanyahu. Raison pour laquelle elle aurait partagé les conversations avec un journaliste peu avant sa mort.
Toujours selon Euronews, les auteurs de l’émission affirment que Yaïr Netanyahu, le fils du Premier ministre, aurait rendu visite à la famille de Bleiweiss peu après sa mort pour éviter que son téléphone portable ne tombe « entre de mauvaises mains ».
Benjamin Netanyahu a qualifié l’émission de « propagande qui fait sortir les mensonges de l’obscurité » dans une vidéo publiée jeudi, dénonçant une attaque « impitoyable » contre son épouse. Pour le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, l’annonce du procureur général est une « persécution politique » et une raison supplémentaire pour la démettre de ses fonctions. Il avait déjà proposé son licenciement à plusieurs reprises.
Reconnu coupable de détournement de fonds publics en 2019
Ce n’est pas la première fois que l’épouse du Premier ministre est critiquée et citée pour comportement abusif à l’égard de son personnel. En 2019, elle a été reconnue coupable de détournement de fonds publics, le tribunal de Jérusalem l’ayant condamnée à payer une amende de 10 000 shekels (2 500 euros), ainsi que des frais de restitution de 45 000 shekels (11 000 euros) à l’État, alors qu’elle avait initialement accusé d’escroquerie et d’abus de confiance pour avoir fait passer près de 100 000 dollars (environ 85 000 euros) de repas aux frais du contribuable.
Comme le rapporte Le Monde, en 2016, un tribunal de Jérusalem a accordé des dommages et intérêts à un ancien majordome de Benjamin Netanyahu qui avait accusé le Premier ministre et son épouse de mauvais traitements.