Guerre en Ukraine | Trump veut parler à Poutine et Zelensky pour arrêter le « carnage »

(Washington) Le président américain désigné Donald Trump a déclaré lundi vouloir s’entretenir avec ses homologues russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour arrêter le « carnage » de la guerre en Ukraine, après que le maître du Kremlin s’est félicité de l’avancée de ses troupes sur le front.


Publié à 6h39

Mis à jour à 14h46

M. Trump, qui doit prendre ses fonctions en janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre fin rapidement à la guerre et a déjà appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des pourparlers, à tel point que les Européens et les Ukrainiens craignent qu’il puisse imposer des concessions majeures. de Kiev et offrir au Kremlin une victoire géopolitique.

« Nous allons parler au président Poutine et nous allons parler [à] Zelensky et [aux] représentants de l’Ukraine. Nous devons arrêter cela, c’est un carnage”, a déclaré M. Trump lundi depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.

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PHOTO EVAN VUCCI, PRESSE ASSOCIÉE

Le président élu américain Donald Trump

« Une grande partie de ce territoire, quand on regarde ce qui s’est passé… Il y a des villes où il n’y a pas un bâtiment debout, c’est un chantier de démolition. […]. Donc les gens ne peuvent pas retourner dans ces villes, il n’y a plus rien », a déclaré le futur président américain.

Vladimir Poutine a affirmé à plusieurs reprises qu’il était prêt à des discussions avec l’Ukraine à condition qu’elles s’appuient sur « les réalités du terrain », où les forces russes ont l’avantage depuis le début de l’année.

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PHOTO ALEXANDER KAZAKOV, SPOUTNIK, FOURNIE PAR REUTERS

Le président russe Vladimir Poutine

Malgré de lourdes pertes, mais avec une supériorité numérique et militaire, les Russes ont accéléré leur avancée en Ukraine, notamment dans la région de Donetsk, où se trouvent Kurakhové et Pokrovsk.

La Russie exige notamment que l’Ukraine cède quatre régions qu’elle occupe partiellement – ​​celles de Donetsk et Louhansk à l’est et celles de Zaporizhia et Kherson au sud – en plus de la Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à son ambition d’adhésion. L’OTAN.

Volodymyr Zelensky s’est longtemps opposé catégoriquement à toute concession à Vladimir Poutine, mais a assoupli cette position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d’un affaiblissement de l’aide occidentale.

Il a notamment avancé l’idée que l’Ukraine renonce temporairement à récupérer des territoires contrôlés par la Russie, en échange de garanties de sécurité de l’OTAN et de nouvelles livraisons d’armes occidentales.

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PHOTO PRÉSIDENCE UKRAINIENNE, FOURNIE PAR L’AGENCE -

Le président Volodymyr Zelensky

« 30km2 par jour »

Cette annonce de Donald Trump intervient quelques heures après que le président russe a fait le bilan de l’année 2024 des combats en Ukraine, saluant le rythme de l’avancée de ses troupes et ayant « l’initiative » sur tout le front à l’issue de cette « année charnière ».

Moins nombreuses et moins bien armées, les forces ukrainiennes perdent du terrain depuis des mois, mais à un rythme qui s’accélère depuis l’automne. Les soldats russes se trouvent aujourd’hui notamment aux portes des villes stratégiques de Pokrovsk, Koupiansk et Kurakhové.

“Les troupes russes ont l’initiative stratégique sur toute la ligne de contact”, a assuré M. Poutine dans un discours devant les principaux cadres de son ministère de la Défense.

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PHOTO ROMAN PILIPEY, ARCHIVES AGENCE -

Un soldat ukrainien marche à côté d’un char dans la région orientale de Donetsk, le 13 décembre 2024.

Il revendique ainsi la prise de « 189 localités » courant 2024, année marquée notamment par la chute des forteresses ukrainiennes d’Avdiïvka en février et de Vougledar en octobre.

Le ministre russe de la Défense Andrei Beloussov lui a déclaré que la Russie avait parcouru 4 500 km2 du territoire ukrainien cette année, et avance actuellement de « 30 km2 par jour. »

L’armée russe a de nouveau revendiqué lundi la conquête d’une nouvelle localité, Yelyzavtivka, située à une dizaine de kilomètres au sud de Kourakhové, une ville industrielle de l’Est qui abrite un important gisement de lithium.

Soutien nord-coréen

Dans ce contexte, l’Ukraine, qui craint d’arriver à la table des négociations en position de faiblesse, tente de contenir les troupes russes et exige un soutien accru de ses alliés occidentaux.

Mais la pérennité de cette aide cruciale n’est pas garantie, avec le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier aux Etats-Unis, qui étaient jusqu’ici, avec l’UE, le principal bailleur de fonds de l’Ukraine.

Trump a déclaré que l’Ukraine devrait « probablement » s’attendre à moins d’aide de la part de Washington et s’est opposé à l’utilisation par Kiev de missiles occidentaux pour frapper la Russie.

Le chef de la diplomatie polonaise a estimé lundi que c’était la Russie qui devait être « contrainte » d’entamer des négociations de paix et non Kiev, alors que l’Europe craint des pressions de la future administration Trump pour un accord au détriment de Kiev.

Lundi, les Etats-Unis et leurs alliés ont également dénoncé le soutien « direct » de la Corée du Nord à la Russie qui représente « un élargissement dangereux » du conflit en Ukraine.

Kiev a indiqué lundi qu'”au moins 30 soldats” nord-coréens, combattant aux côtés de l’armée russe, ont été blessés ou tués samedi et dimanche dans la région russe de Koursk, partiellement occupée par les forces de Kiev.

Selon les Occidentaux, quelque 11 000 Nord-Coréens seraient déployés du côté russe.

 
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