Suspect de 22 ans, mobile, victimes… ce que l’on sait du drame

Suspect de 22 ans, mobile, victimes… ce que l’on sait du drame
Suspect de 22 ans, mobile, victimes… ce que l’on sait du drame

Un jeune homme de 22 ans est soupçonné d’avoir tué cinq personnes samedi 15 décembre près de Dunkerque. Un quintuple meurtre qui laisse tout un département dans l’incompréhension totale. Voici ce que nous savons à ce stade.

L’homme qui s’est présenté samedi 14 décembre à la gendarmerie pour s’accuser de cinq meurtres commis dans l’après-midi autour de Dunkerque n’était pas connu de la police, et ses motivations restaient floues au lendemain des faits.

Un suspect inconnu de la police avec un mobile flou

Le tueur présumé, âgé de 22 ans, a été placé en garde à vue après s’être présenté à la gendarmerie de Ghyvelde (Nord) samedi vers 17h20, soit deux heures après le premier meurtre. Il “est inconnu des services de police et de l’autorité judiciaire”, et “plusieurs armes à feu ont été retrouvées dans sa voiture”, a indiqué dimanche la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet, dans un communiqué.

L’enquête a été ouverte pour “meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre délit” et “acquisition, détention, port et transport d’armes de catégories A et B”, des faits passibles de la réclusion à perpétuité.

Elle a été confiée à la division délinquance organisée et spécialisée (DCOS) du service interministériel de la police judiciaire du Nord (SIPJ 59), toujours selon le communiqué. Le procureur a souligné que « de nombreuses enquêtes sont en cours » pour notamment « clarifier les raisons qui ont conduit les accusés à commettre ces crimes ».

Selon une Source proche du dossier, parmi les pistes envisagées, il aurait pu y avoir un conflit professionnel entre le tireur présumé et les entreprises dans lesquelles travaillaient les trois premières victimes.

Cinq victimes

La série sanglante a commencé à Wormhout (Nord), en Flandre, entre Lille et Dunkerque, où un homme de 29 ans a été tué samedi vers 15h15 par plusieurs coups de feu, “devant son domicile”, indique le parquet. La victime dirigeait une entreprise de transport routier, selon la mairie de Wormhout.

Puis, vers 16 heures, deux agents de sécurité âgés de 33 et 37 ans qui patrouillaient sur leur lieu de travail ont été à leur tour tués par plusieurs coups de feu aux abords de Loon-Plage en direction de Dunkerque, précise le parquet. Les faits se sont déroulés dans une zone industrialo-portuaire où les installations pétrolières et chimiques sont disséminées sur de vastes étendues herbeuses traversées par des routes désertes.

Les hommages ont fleuri sur Facebook aux deux trentenaires, l’un connu pour avoir assuré la sécurité des événements festifs du carnaval de Dunkerque et l’autre pour son engagement bénévole au sein du -club de Loon-Plage.

Quelques minutes plus tard, toujours aux portes de Loon-Plage, près de cinq kilomètres plus loin, deux derniers hommes, qui « pourraient être de nationalité iranienne (…) âgés de 19 et 30 ans » ont également été abattusindique le parquet.

Selon la préfecture et la police, il s’agit de deux migrants. A Wormhout, la gendarmerie a été déployée sur la route d’accès au domicile de la première victime, une ferme à l’écart du village. “C’était un chef d’entreprise avec une trentaine d’employés” et un “jeune papa”, a précisé le bourgmestre officieux de Wormhout David Calcoen, soulignant la “douleur incommensurable” de ses proches.

“Il y a un étonnement au sein de la ville”, a-t-il ajouté, espérant que “la justice disposera rapidement d’éléments pour pouvoir démêler ces faits qui sont impensables”.

« Terrible drame »

A Loon-Plage, des roses rouges ont été déposées à l’endroit où les deux migrants ont été tués, un talus longeant la voie ferrée à quelques dizaines de mètres d’un campement composé de quelques tentes éparses. Les policiers déployés en nombre samedi soir avaient quitté les lieux dimanche.

“On ne comprend pas du tout pourquoi les deux exilés ont été visés”, a déclaré Salomé Bahri, coordinatrice de l’association d’aide aux migrants Utopia 56 à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Elle a déploré que « rien n’était prévu » pour les autres occupants du camp : « ni soutien psychologique ni abri », alors que « beaucoup ont été témoins des faits ».

Le président (LR) des Hauts-de- Xavier Bertrand a déploré un « terrible drame » sur des personnes décédées tragiquement.

 
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