Deux ans après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, arrêtée par la police pour avoir porté un voile mal porté, les autorités iraniennes répriment encore plus les femmes. Ce vendredi 13 décembre, une nouvelle loi draconienne intitulée « Protection de la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab » devrait entrer en vigueur en Iran. Il impose la peine de mort, la flagellation, de longues peines de prison et d’autres peines sévères pour écraser la résistance existante au port obligatoire du voile.
« Dans une dangereuse escalade, cette loi autorise l’imposition de la peine de mort à des militants pacifiques contre les lois discriminatoires sur le port du foulard en Iran », prévient l’ONG Amnesty International.
La loi, qui contient 74 articles, prévoit également des amendes exorbitantes, des interdictions de voyager et des restrictions en matière d’éducation et d’emploi pour les femmes et les filles qui défient les lois sur le port obligatoire du voile.
Un système de répression déjà étouffant
« Cette loi honteuse intensifie la persécution des femmes et des filles qui osent défendre leurs droits après le soulèvement Liberté de vie pour les femmes (Femme, Vie, Liberté). Les autorités tentent de renforcer le système de répression déjà étouffant contre les femmes et les filles, rendant leur vie quotidienne encore plus intolérable », a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe du bureau Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Mais elle définit le « dévoilement » comme le fait que les femmes et les filles ne se couvrent pas la tête avec le hijab, le tchador ou le foulard. Une « tenue vestimentaire inappropriée » pour les femmes et les filles inclut le fait d’exposer toute partie du corps située sous le cou, autre que les mains et les pieds, ou de porter des vêtements qui « contribuent ou encouragent la commission de péchés par d’autres ».
L’article 37 de la loi prévoit que « la promotion ou la diffusion de nudité, d’obscénités, de vêtements révélateurs ou inappropriés » des entités étrangères, y compris les médias et les organisations de la société civile, est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans et d’une amende pouvant aller jusqu’à 10 ans. 10 ans. jusqu’à 12 000 $.
La communauté internationale nous invite à « ne pas rester les bras croisés »
Récemment, une vidéo d’une jeune femme en sous-vêtements, d’abord assise puis marchant lentement devant l’université Azad de Téhéran, est devenue virale sur les réseaux sociaux.
VidéoAhou Daryaei, cette étudiante qui s’est déshabillée pour protester contre le harcèlement des militants
Pour mettre en œuvre la répression, les autorités iraniennes offrent en échange l’immunité à tout citoyen souhaitant remplir leur « devoir religieux » et imposent le port obligatoire du voile aux femmes. À l’inverse, toute personne qui intervient ou tente de mettre fin à l’arrestation ou au harcèlement de femmes et de filles opposées au port obligatoire du voile pourrait être emprisonnée ou condamnée à une amende en vertu de l’article 60 de la nouvelle loi.
Amnesty International appelle la communauté internationale à « ne pas rester les bras croisés » et à user de « son influence pour faire pression » sur les autorités iraniennes afin qu’elles retirent la loi.