Le directeur du FBI, Christopher Wray, quittera son poste au début de l’année prochaine, a annoncé mercredi le bureau.Image : CQ-Roll Call, Inc.
Alors que Donald Trump avait proclamé fin novembre son intention de le licencier pour le remplacer par un loyaliste, Kash Patel, Christopher Wray a pris les devants et annoncé ce mercredi qu’il démissionnerait avant l’entrée en fonction du prochain président.
11.12.2024, 22:1111.12.2024, 22:26
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Nommé en 2017 par Donald Trump lui-même, Christopher Wray a remplacé James Comey, limogé en pleine enquête du FBI sur de potentiels liens entre la campagne du 45e président et la Russie. Selon le Washington Postil a annoncé ses projets lors d’une réunion publique « émouvante » avec le personnel du FBI mercredi après-midi.
« Après des semaines de réflexion minutieuse, j’ai décidé que la bonne chose à faire pour le FBI était que je sois en poste jusqu’à la fin de l’administration actuelle en janvier, puis que je démissionne. »
Christophe Wray, à ses salariés, mercredi
Au cours de son mandat, Christopher Wray a supervisé le bureau dans un contexte de tensions politiques croissantes et de diverses menaces, allant des cyberattaques chinoises aux violences internes contre des responsables, y compris des agents du FBI.
Une cible du camp Trump
Fortement critiqué par le futur président et ses alliés pour son soutien à certaines enquêtes fédérales sensibles, dont l’enquête sur la mauvaise manipulation présumée de documents classifiés par Donald Trump, et celle sur ses efforts pour annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020, Christopher Wray a a toujours défendu l’indépendance du FBI. Il a toujours soutenu que son travail était guidé par les faits, le droit et la recherche impartiale de la justice.
« Mon objectif est de rester concentré sur notre mission, le travail essentiel que vous accomplissez chaque jour au nom du peuple américain. À mon avis, c’est le meilleur moyen d’éviter d’entraîner encore plus le FBI dans la mêlée.»
Christopher Wray, dans un communiqué
Il a également souligné son attachement à l’agence et aux valeurs qui guident son fonctionnement. L’annonce de sa démission a été accueillie par une longue ovation de la part de son équipe.
Réactions partagées
Les réactions politiques à cette démission ont afflué de tous les bords politiques. Côté démocrate, on dénonce des « pressions politiques brutales » menaçant l’indépendance de la justice et mettant en danger l’intégrité de la police.
« La démission de Wray est le résultat d’une pression politique brutale qui répugne à notre système judiciaire. “Cela augmente considérablement les risques d’utilisation du FBI à des fins politiques ou personnelles.”
Le sénateur démocrate Richard Blumenthal
Le secrétaire démocrate sortant à la Justice, Merrick Garland, a salué la décision du directeur, qui a servi les États-Unis « honorablement et avec intégrité pendant des décennies, dont sept ans en tant que directeur du FBI sous les présidents de deux partis.
A l’inverse, côté républicain, on voit dans ce départ une « opportunité de réformes ».
« Les futurs directeurs du FBI devraient tirer les leçons des erreurs de Wray. Faire obstruction au Congrès, rompre ses promesses, appliquer deux poids, deux mesures et tourner le dos aux lanceurs d’alerte ne suffiront plus.»
Le sénateur républicain Chuck Grassley
“La démission de Christopher Wray est un grand jour pour l’Amérique car elle mettra fin à l’exploitation de ce qu’on appelle désormais le Département américain de l’Injustice”, a réagi l’intéressé, Donald Trump, sur son réseau Truth Social.
Au cours de son mandat, Christopher Wray a travaillé pour répondre aux accusations de partialité contre le FBI. Ce qui ne l’a pas empêché de se retrouver au cœur d’une polémique après des perquisitions autorisées par le tribunal au manoir de Mar-a-Lago, en Floride, pour récupérer des documents classifiés. Ces décisions ont déclenché de violentes menaces contre le FBI, une situation qui a profondément préoccupé le directeur de l’agence.
Si Paul Abbate, adjoint de Christopher Wray et vétéran du bureau, pourrait assurer l’intérim, sa retraite imminente laisse planer une certaine incertitude sur la transition. Le prochain directeur, nommé par Trump, pourrait incarner un tournant dans l’histoire récente du FBI, marquée par des critiques persistantes et des attentes accrues en matière de transparence et d’impartialité. (mbr)
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