Avec 80 hommes sous ses ordres, le capitaine Aurélie Gueffier succède à Sébastien Goutourneau, à la tête de la compagnie de gendarmerie d’Avallon. Si l’entreprise reste la plus petite du département derrière Sens et Auxerre, elle comptabilise environ 2 200 crimes et délits par an. Aurélie Gueffier a pris le commandement le 10 octobre avec, dans ses rangs, 80 militaires répartis dans trois communautés de brigades autonomes (COB), un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) et une brigade de recherche.
Etudes juridiques
Après ses études universitaires de droit, l’Auvergnate de 40 ans rejoint la gendarmerie en avril 2008, lorsqu’elle intègre l’école des sous-officiers de Montluçon. Elle en part en 2009 et choisit la gendarmerie départementale, dans une toute petite unité d’Indre-et-Loire, à la place de la compagnie de Loches. Il y a travaillé pendant quatre ans. L’occasion « de découvrir et d’apprendre le métier, car la théorie c’est bien, mais la pratique c’est mieux. Comme il y avait très peu d’activité, nous profitions de nos patrouilles pour aller voir des gens, des commerçants, des agriculteurs et récupérer occasionnellement une ou deux informations. » En 2013, Aurélie Gueffier, sous-officier, se présente au concours d’officier de police judiciaire qu’elle obtient.
La même année, il demande à changer d’unité et rejoint la COB de Montbazon en septembre 2013. « Une unité plus importante de la même compagnie avec un effectif de 32 gendarmes dont 17 officiers de police judiciaire. » Aux portes de Tours « il n’y a pas eu de journée sans interventions. » Pourtant, le militaire n’y est resté que quelques mois après avoir obtenu l’examen d’officier, qu’il a passé en interne. « En août 2014, je suis arrivé à l’école des officiers de Melun. »
Au terme de deux années d’école, Aurélie Gueffier, aujourd’hui lieutenant, choisit de prendre le commandement du COB de Saint-Germain-du-Plain, en Saône-et-Loire. Sa première mission en Bourgogne. « Je faisais partie d’une entreprise qui faisait 4 000 interventions par an. Mon unité couvrait un tiers du territoire, un tiers de l’activité judiciaire et un quart des interventions de la société. »
Trois ans plus tard, en 2019, le lieutenant demande à partir. Elle “retourne aux racines”, à l’école de Montluçon en plein Covid, où elle a appris le métier. Puis, cinq ans plus tard, il exprime le désir de retourner sur le terrain et de commander une compagnie. « Début mars, ils m’ont appelé pour me dire qu’il serait à Avallon. Je ne connaissais pas l’Yonne, à part le stade Abbé-Deschamps. »
« Il faut gérer les conséquences »
Dans l’Yonne, au sein de l’entreprise d’Avallon, le capitaine souhaite travailler sur deux domaines prioritaires : la drogue et les violences conjugales. Problèmes récurrents dans la région. « Quelle que soit l’unité, les victimes sont prises en charge par des militaires formés pour recueillir les plaintes et faciliter le traitement de la victime », assure le commandant. « Nous agissons évidemment au moment de l’intervention et de la présentation de la plainte, nous présentons l’accusé à la justice. Mais, en même -, j’ai des gendarmes capables de renseigner sur le volet civil et social. » Lorsque la victime accepte de porter plainte, « on a déjà franchi une étape importante, mais il faut gérer les conséquences, même si ce n’est pas forcément notre cœur de métier. »