Le journaliste et chroniqueur franco-ontarien Denis Gratton est décédé

Le journaliste et chroniqueur franco-ontarien Denis Gratton est décédé
Le journaliste et chroniqueur franco-ontarien Denis Gratton est décédé

Journaliste et chroniqueur franco-ontarien du journal Le DroiteDenis Gratton est décédé samedi matin à son domicile des suites d’un cancer. Il avait 64 ans.

Originaire de Vanier, Denis Gratton était une plume bien connue des deux côtés de la rivière des Outaouais.

C’est une perte énorme non seulement pour le journal, mais aussi pour toute la région.estime Pierre Bergeron, ancien éditeur et président-directeur général du quotidien La loi. Ils sont très rares, les journalistes qui dans l’histoire du journal ont marqué et sont aussi devenus des personnages. Et Denis Gratton faisait partie de ceux que l’on pouvait qualifier de personnage.

Nous avons tous réussi à nous identifier à Denis Gratton, et nous avons tous réussi à nous identifier au journal à travers les écrits de Denis.

Une citation de Pierre Bergeron, ancien éditeur et président-directeur général du quotidien La loi

Journaliste et chroniqueur au journal Le Droite depuis 1991, il y signe ses premières chroniques en décembre 1993. Après 32 ans au sein du journal, il doit se résoudre à signer son dernier texte en 2023 pour cause de maladie.

Il souffrait depuis quelque - d’un cancer généralisé.» raconte sa sœur, l’animatrice Ginette Gratton. En fait, lorsqu’on lui a diagnostiqué un cancer en mars 2023, il ne lui restait que deux mois à vivre. Et puis, il vivait encore. Il s’est battu dur, il ne voulait pas partir.

Denis Gratton avait couvert la saga de l’Hôpital Montfort dont le combat pour la survie était mené par sa tante Gisèle Lalonde. (Photo d’archives)

Photo : Avec la permission de l’Hôpital Montfort

En embrassant une carrière de journaliste, le neveu de la célèbre militante franco-ontarienne Gisèle Lalonde a suivi les traces de son frère Michel Gratton, décédé en 2011.

Denis Gratton a notamment couvert la fermeture de l’Hôpital Montfort en février 1997. Son rôle dans cette saga a permis au quotidien Le Droite de recevoir une mention honorable au concours des Prix Michener de la part du gouverneur général du Canada.

Un fier Franco-Ontarien

Fier Franco-Ontarien, il ne manquait jamais l’occasion de parler de sa communauté, même lorsqu’il fallait aborder des thèmes moins plaisants, se souvient le nouveau président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa), Bobby Bourdeau.

Un journaliste soucieux de la cause, qui est un défenseur, est toujours un atout pour la communauté. C’était toujours agréable de pouvoir lire ses articles qui n’étaient pas toujours forcément agréables, mais qui mettaient au moins en lumière les réalités de la francophonie ontarienne et aussi plus particulièrement de la francophonie.

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Bobby Bourdeau, président de l’ACFO Ottawa (photo d’archives)

Photo : Facebook / ACFO Ottawa

Pour Mme Gratton, son engagement était presque une évidence compte tenu de ses antécédents familiaux.

Nous venons d’une famille qui a la fibre. Il ne pouvait pas ne pas l’avoir ! Ce qu’il a fait, c’est utiliser ses talents pour défendre la cause, en faisant toujours réfléchir les gens. Non pas en cherchant à écraser, mais en remontant le contexte, les enjeux, les situations, pour qu’on comprenne d’un point de vue humain qu’il y a eu des injustices.

Il nous a montré les petites choses de la vie qui deviennent importantes, qui deviennent belles, même si nous n’y pensons même pas, ni même si nous ne les réalisons pas.

Une citation de Ginette Gratton, sœur de Denis Gratton

Au-delà de la francophonie, Ginette Gratton met en avant le talent de son frère pour raconter des histoires.

Ce qu’on a vu dans ses écrits, c’est vraiment le côté très sensible. Lorsqu’il écrivait, s’il décrivait le fait d’entrer dans une pièce, on pouvait presque voir les gens, on pouvait sentir l’odeur de l’endroit, on pouvait vraiment toucher ce qui se passait.dit-elle. Denis nous a fait réfléchir, il nous a fait rire, et pleurer aussi. J’aimerais qu’on se souvienne que Denis était une personne vraie et authentique. Ce que nous avons lu sur Denis était vraiment qui était Denis Gratton.

Quand nous l’avons lu, c’était tout sauf ennuyeux, tout sauf ennuyeux. Il se passait toujours des choses, il mettait la loupe sur chaque détail de la vie, puis toute la richesse apparaissait. Je pense qu’il a été un ambassadeur incroyable pour notre région.

Une citation de Marie-Claude Lortie, rédactrice en chef du quotidien Le Droite

Un avis partagé par le rédacteur en chef du quotidien Le DroiteMarie-Claude Lortie, qui souligne le profond attachement de Denis Gratton à son journal et à sa région.

Dans les années 90, il est parti couvrir la guerre en Bosnie et c’est là que nous avons rencontré Denis Gratton avec toutes sortes de choses à nous raconter, plus personnelles. Il est ensuite devenu chroniqueur, ce qui lui a donné l’espace nécessaire pour devenir un conteur de tous les jours. Toutes sortes de choses, de détails, qui peuvent paraître banals. Mais ils finissaient toujours par le rendre intéressant, puis surtout pertinent, puis par faire des liens avec des vérités plus larges, il était véritablement un chroniqueur-conteur comme il y en a peu au Québec.

Elle met également en avant son rôle en rédaction, auprès de ses collègues.

C’était une force dans la rédaction, le genre de personne qui ne peut pas disparaître sans laisser un énorme vide.

Les hommages se multiplient

Les réactions à la mort de Denis Gratton sont nombreuses.

En marge d’une activité samedi, le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, a souligné le travail de Denis Gratton.

Je suis très triste d’apprendre le décès de M. Gratton. C’était un excellent chroniqueur et une très belle voix pour la communauté francophone ici à Ottawa. Il s’est impliqué dans la campagne pour Montfort et pour toutes les autres priorités de la communauté française. C’est vraiment triste.

Le député de Papineau et ministre responsable de la région de l’Outaouais, l’ancien journaliste Mathieu Lacombe, a pour sa part jugé que c’est une superbe plume qui s’éteint.

En participant à toutes les luttes des Franco-Ontariens ou en nous racontant des histoires touchantes, Denis Gratton a laissé sa marque dans la communauté. Toutes mes pensées vont à ses proches. Merci pour tout, M. Grattonil a écrit sur le réseau social

De son côté, le député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, Francis Drouin, a partagé sur X son plaisir de lire les écrits de Denis Gratton.

Denis maîtrisait l’art de raconter une histoire sur un sujet sérieux avec humour. Il avait le don de nous faire réfléchir. J’étais un grand fan de Denis. Reposez en paix.

La date des funérailles de Denis Gratton n’a pas encore été annoncée. Ils devraient avoir lieu en janvier.

Avec les informations d’Antoine Fontaine et Anne-Louise Michel

 
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