TikTok, Facebook, YouTube… Quelle audience reçoit des informations sur quelle plateforme ?

TikTok, Facebook, YouTube… Quelle audience reçoit des informations sur quelle plateforme ?
TikTok, Facebook, YouTube… Quelle audience reçoit des informations sur quelle plateforme ?

Les élections en Roumanie et la place occupée par TikTok dans le choix des électeurs ont rappelé l’importance des plateformes dans la diffusion de l’information. Selon le dernier rapport annuel de l’Institut Reuters, basé sur des résultats provenant de 47 pays, 29 % des personnes interrogées indiquent que les réseaux sociaux sont la principale Source d’information en ligne, devant les recherches et les sites et applications de médias traditionnels.

Pour Arnaud Mercier, professeur de sciences de l’information à l’université Paris 2, il existe cependant une diversification des sources d’information. “Ce qui frappe, c’est l’hybridation des médias”, explique-t-il, “les utilisateurs qui voient des informations passer sur TikTok, cela ne veut pas dire qu’ils reçoivent des informations uniquement sur TikTok”.

L’institut Reuters montre également un panorama plus fragmenté. Alors qu’il y a dix ans deux réseaux étaient principalement utilisés comme sources d’information (YouTube et Facebook), il y en a aujourd’hui six (YouTube, Facebook et Instagram, dont Meta est la société mère, X, TikTok et WhatsApp). Et les usages sont loin d’être uniformes : si l’audience varie d’un réseau à l’autre, les informations disponibles sont également différentes.

TikTok, la route en crescita

Le réseau social TikTok, Source d’information habituelle pour 13 % des personnes interrogées par l’institut Reuters, a vu cette utilisation augmenter ces dernières années. Populaire auprès des 18-24 ans, dont 23 % le lisent chaque semaine, il bénéficie également d’une « croissance rapide en Afrique, en Amérique latine et dans certaines parties de l’Asie ».

Loin de servir de canal aux médias traditionnels, TikTok est davantage utilisé pour obtenir des informations sur les comptes gérés par des personnalités publiques ou des « gens ordinaires ». « Compte tenu de la facilité et de la viralité de la production et de la diffusion des vidéos TikTok, il existe un flux dans lequel même les médias (classiques) peuvent être submergés par la masse », commente Arnaud Mercier.

Malgré sa popularité, le réseau n’est pas identifié comme un média particulièrement fiable : 27% des utilisateurs estiment qu’il est difficile d’y trouver des informations fiables, soit le pourcentage le plus élevé parmi les principaux réseaux sociaux.

Le déclin de Meta

Si Facebook reste attractif pour les utilisateurs en quête d’information, il le devient de moins en moins au fil des années, « surtout […] hors d’Europe et des Etats-Unis.

La nouvelle a en effet été délibérément minimisée par sa société mère Meta, qui a fait de même avec Instagram, souligne l’institut Reuters. Dans un échantillon de 12 pays suivis, 26 % des utilisateurs en moyenne utilisaient Facebook pour s’informer en 2024, contre 42 % en 2016.

La plateforme est également fréquentée par des personnes plus âgées que les autres réseaux, et les journalistes et médias traditionnels y conservent une place importante.

YouTube, la plateforme aux multiples facettes

La plateforme, portée par l’intérêt croissant pour les formats vidéo, voit de plus en plus d’utilisateurs affluer pour s’informer. En termes d’âge, 23% des 18-24 ans indiquent que le site est leur première Source d’information vidéo, un pourcentage quasiment identique à celui des 35-44 ans (25%) et des plus de 55 ans (24%).

Le rapport de l’institut Reuters décrit des usages particulièrement diversifiés : si les utilisateurs recherchent avant tout des vidéos réalisées par des personnalités célèbres, les médias traditionnels et alternatifs sont également populaires.

La confiance en berne sur le

Dépassé cette année par TikTok en termes de trafic d’actualités, le réseau social reste plus populaire auprès des plus jeunes que des plus âgés.

Et malgré la présence de nombreux médias grand public et journalistes, X (anciennement Twitter) jouit d’une réputation relativement négative : 24% des personnes interrogées estiment qu’il est difficile de distinguer une bonne information d’une mauvaise. “Cela pourrait s’expliquer par le fait que l’information joue un rôle prédominant sur la plateforme ou par la grande diversité d’opinions qui y sont exprimées”, souligne l’institut Reuters.

Sur WhatsApp, une confiance aveugle ?

La messagerie en ligne bénéficie d’une forte audience en matière d’actualité : 21 % des personnes interrogées par l’institut Reuters déclarent y recevoir des informations chaque semaine. Son niveau de confiance est considéré comme l’un des plus élevés parmi les réseaux sociaux observés.

“Paradoxalement, cela pourrait signifier que les informations transmises via WhatsApp sont plus dangereuses” car elles incitent à prendre moins de précautions, note l’institut Reuters. Pour Arnaud Mercier, un “regard critique” sur l’information reste “vital pour tout citoyen”, aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les médias traditionnels.

 
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