Au Nigeria, 10 000 personnes sont mortes dans les geôles de l’armée depuis 2010, dans le cadre du conflit contre Boko Haram, dans la région de Borno, au nord-est du pays. C’est en tout cas ce que dénonce Amnesty International.
Ces 10 000 morts étaient des résidents locaux, survivants de Boko Haram et détenus par l’armée car accusés de complicité avec le groupe terroriste.
Isa Sanusi, directrice d’Amnesty International Nigeria, appelle à ce que la lumière soit faite sur ces décès et à ce que les survivants, dont certains ont depuis été libérés, soient pris en charge par le gouvernement. Il exhorte également la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête.
« Traumatisé »
« Notre objectif est d’attirer l’attention sur ceux qui ont perdu la vie en détention militaire, mais aussi sur ceux qui en sont sortis. Certains sont traumatisés ou psychologiquement et physiquement endommagés et ont été abandonnés. Certains ont des handicaps qu’ils ne peuvent même pas soigner. C’est pourquoi nous essayons d’alerter le gouvernement sur ces cas », il a dit à Eva Massy.
« Nous exigeons que les autorités enquêtent sur ces décès et veillent à ce que ceux qui ont survécu ne soient pas oubliés. Il n’y avait aucune justice, aucun plan pour prendre soin des survivants. Nous pensons que la chose la plus importante pour mettre fin à cette crise est que justice soit rendue. Sans justice, le conflit continuera. Jusqu’à présent, aucun effort n’a été fait pour enquêter sur ces 10 000 morts », rappelle Isa Sanusi, directrice d’Amnesty International Nigeria.
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