La loi prévoit la même indemnisation pour tous les ministres démissionnaires, quelle que soit la durée de leur mandat. Sous réserve du respect de certaines conditions.
Trois mois après son arrivée à Matignon, Michel Barnier chute. Après le vote de la motion de censure à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a présenté jeudi la démission de son gouvernement, nommé le 21 septembre. Il était chargé de gérer les affaires courantes en attendant la nomination de son successeur.
Malgré un mandat particulièrement court, Michel Barnier, comme chacun de ses ministres démissionnaires, pourra percevoir une « indemnité de départ ». Il s’agit d’un “montant égal au traitement qui lui est attribué en tant que membre du Gouvernement”, précise learrêté du 17 novembre 1958modifié le 13 octobre 2013.
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Cette indemnité est versée pendant trois mois, précise le texte qui ne fixe aucune durée minimale de mandat pour en bénéficier. « Ils gardent leur salaire pendant trois mois, il n’est pas lié à la durée de leur fonction », confirme René Dosière, président de l’Observatoire de l’éthique publique, à 20 Minutes.
Autrement dit, les ministres concernés pourront le percevoir pendant une durée plus longue que la période pendant laquelle ils ont été en fonction. L’affaire n’est pas sans précédent. En 2017, quatre ministres, dont François Bayrou, parti après 36 jours, avaient eu droit à cette indemnité, comme le rappelle Libération.
Ne retournez pas à un emploi rémunéré
Pour bénéficier de cette indemnisation, vous devez cependant remplir deux conditions : vous devez avoir transmis tous vos patrimoines ou intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et vous ne devez pas avoir repris une activité rémunérée. Par exemple, un ministre qui redeviendrait député ne pourrait pas bénéficier de cette compensation.
Le salaire d’un ministre est fixe, selon un décret de 2012“à 1,4 fois la moyenne (le double pour le Premier ministre, ndlr) entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas perçu par les fonctionnaires qui occupent des emplois de l’État classés dans la catégorie ‘hors échelle'”.
Le salaire brut des ministres s’élève donc à 8 305 euros par mois, auquel il faut ajouter une indemnité de fonction et une allocation de séjour, pour un revenu total de 10 692 euros. Pour le Premier ministre, c’est un peu plus de 16 mille euros bruts par mois.