La faible représentation du Québec au sein des équipes canadiennes senior et junior est préoccupante, admet Simon Gagné. Hockey Québec a sa part de responsabilités, mais le directeur général des Remparts estime également que le manque de Québécois dans les échelons supérieurs de Hockey Canada désavantage les jeunes joueurs de la LHJMQ.
Ce sont, en quelque sorte, deux tuiles qui sont tombées sur la tête du hockey québécois cette semaine.
Seulement deux joueurs de la LHJMQ figurent parmi les invités au camp d’entraînement junior du Canada la semaine prochaine, la plus faible récolte en 35 ans. La situation n’est guère meilleure chez les seniors puisque l’alignement du Canada pour la confrontation des 4 nations comprendra le gardien Samuel Montembeault comme seul Québécois.
Samuel Montembeault
Photo : Getty Images / Minas Panagiotakis
Au niveau junior, on parle de deux joueurs invités au camp. Je crois que [Mathieu] Cataford et [Ethan] Gauthier sont deux très bons joueurs qui méritent leur place, mais il y a une possibilité qu’il n’y ait pas de Québécois dans l’équipe, ce qui serait très décevant
points out Gagné.
Il y a parfois des cycles et des passages vides, mais ça fait plusieurs passages vides. Je crois que Hockey Québec travaille là-dessus et j’ai confiance en eux. Cela commence beaucoup plus bas que dans le LHJMQ.
Une structure injuste au sein d’Équipe Canada Junior
Ancien porte-drapeau au Mondial junior et aux Jeux olympiques, Simon Gagné estime que le problème se situe aussi dans les échelons supérieurs des équipes canadiennes où il y a peu de représentants de La Belle Province.
Mon année, il n’y avait que moi et Roberto Luongo dans l’équipe junior du Canada. J’ai débuté comme 13ème attaquant et c’est uniquement parce que Claude Julien avait poussé pour moi que j’étais là. Tom Renney, qui était l’entraîneur-chef, n’avait aucune idée de qui était Simon Gagné.
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Simon Gagné aux côtés de Jarome Iginla et Joe Sakic aux Jeux olympiques de Turin en 2006.
Photo : La Presse Canadienne / Ryan Remiorz
À ce jour, les membres de l’organisation d’Équipe Canada junior et la haute direction sont principalement basés dans l’Ouest, rappelle le PDG des Remparts. Tom Renney est le PDG de Hockey Canada.
La réalité est qu’ils voient plus de joueurs du WHL. Et puis, à côté, eh bien, c’est l’Ontario. […] J’aime beaucoup l’idée de le rendre plus central avec des représentants de chaque ligue pour que ce soit plus équitable.
Même son de cloche concernant le plus petit nombre de joueurs québécois repêchés au cours de la LNH au cours des dernières années. Nous avons besoin de plus de Québécois travaillant pour les organisations professionnelles. Si vous n’avez pas de recruteur québécois, qui à la table fera pression pour un joueur du LHJMQ?
La LHJMQ sous-estimée
C’est notamment la grande taille des joueurs occidentaux, estime Simon Gagné, qui les favorise au repêchage du LNH et quand vient le - de former l’équipe nationale junior. Sauf que, sur la glace, les équipes du LHJMQ avaient le dessus sur ceux des WHL et le OHLau cours des dernières années.
Je comprends que c’est dans la culture d’Équipe Canada d’avoir des gros joueurs de l’Ouest qui frappent et sont intimidants, mais la réalité est qu’avant le printemps dernier, notre ligue avait remporté les quatre dernières Coupes Memorial.
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Les équipes de la LHJMQ ont remporté quatre des cinq dernières Coupes Memorial, incluant la Coupe 2023 remportée par les Remparts.
Photo : La Presse Canadienne / DARRYL DYCK
Signez que le LHJMQ Est méprisé
Ailleurs au pays, Simon Gagné donne en exemple le fait que les Remparts étaient la seule équipe hébergée à l’extérieur de Kamloops lors du tournoi de la Coupe Memorial 2023.
Toutes les autres équipes étaient à proximité de l’arène. Même chose l’année dernière. Drummondville avait les chambres les moins belles. C’est bien de le dire et d’essayer de trouver des solutions, mais c’est aussi à nos joueurs d’utiliser cela comme motivation.
Un mélange d’idées pour améliorer Hockey Québec
Néanmoins, le niveau de compétition dans les meilleures catégories du hockey mineur québécois était plus élevé il y a trente ans qu’aujourd’hui, affirme Simon Gagné.
Réduire le nombre d’équipes AAA et AA pourrait faire partie de la solution, ajoute-t-il, mais les idées pour améliorer le développement des jeunes hockeyeurs québécois doivent venir de partout.
Je suis convaincu qu’avec les têtes de hockey que nous avons au Québec, nous pouvons nous entraider. Il faut écouter les idées et accepter l’aide de chacun. Rassemblez-vous pour avancer dans la bonne direction.