Le conflit syrien, déjà théâtre d’affrontements internationaux, s’enrichit d’un nouvel épisode explosif. La Russie accuse désormais l’Ukraine de soutenir Le groupe islamique Hayat Tahrir al-Sham (HTS)chef de la rébellion en Nord-ouest de la Syrie. Ces accusations, portées par Moscou et actuellement non étayées par des preuves indépendantes, révèlent un enchevêtrement de crises qui dépassent largement les frontières de l’Ukraine et de la Syrie, pour dessiner les contours d’une confrontation mondiale entre puissances.
Accusations russes contre l’Ukraine sans preuves
Comme le rapporte Europa 1, l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenziaaccusé, mardi 3 décembreL’Ukraine va soutenir militairement les combattants de groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à l’origine d’une offensive contre les forces syriennes dans le nord-ouest de la Syrie. « Nous souhaitons attirer particulièrement l’attention sur les traces identifiables qui indiquent que la principale direction des renseignements ukrainiens, le GUR, aurait organisé les hostilités et fourni des armes aux combattants dans le nord-ouest de la Syrie. »a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l’escalade des hostilités en Syrie.
L’ambassadeur a également souligné l’implication directe de Kiev, déclarant : «Nous faisons référence à l’identification dans la province d’instructeurs militaires ukrainiens (…) qui entraînaient des combattants HTS aux opérations de combat. » Selon lui, cette coopération ne serait pas cachée : «Les combattants du HTS non seulement ne cachent pas le fait qu’ils sont soutenus par l’Ukraine, mais ils l’affichent également. » Le diplomate russe a également accusé l’Ukraine de fournir des drones aux islamistes. Ces équipements, fournis par l’Ukraine, permettraient au HTS de mener des offensives plus sophistiquées contre les forces syriennes et russes. Cependant, ces affirmations, bien que sérieuses, reposent actuellement uniquement sur des affirmations russes, sans aucune confirmation indépendante.
À travers les mots de Vassili Nebenzia, rapporté par Sur Europe 1, on comprend aussi que pour Moscou cette prétendue alliance n’est pas qu’un mariage de circonstances : c’est un pacte scellé par une hostilité commune envers la Russie et la Syrie. Kiev il jouerait un rôle de catalyseur, exacerbant les tensions au Moyen-Orient détourner l’attention de la guerre sur leur territoire.
Cette coopération, décrite comme motivée par un « une haine commune contre la Russie et la Syrie »viserait également à recruter des combattants pour renforcer les forces armées ukrainiennes. Ces accusations n’ont pour l’heure aucun autre fondement que ceux formulés par la diplomatie russe.
Russie – Ukraine : sous pression sur deux fronts
La Russie, principal allié du président syrien Bachar al-Assad depuis son intervention militaire en 2015se situe désormais sur deux fronts principaux. D’un côté, elle est confrontée à une guerre d’usure en Ukraine, qui épuise ses ressources militaires et économiques et fatigue les esprits. En revanche, elle doit gérer une résurgence de l’insurrection en Syrie, où HTS lancé, le 27 novembre, une offensive sensationnelle. Cette opération a permis au groupe de conquérir des dizaines de localités et une grande partie de la région. d’Alep, la deuxième ville syrienne, avant de poursuivre vers le sud.
Pour le pouvoir russe, la situation est critique. Les efforts patiemment déployés pour stabiliser la Syrie semblent menacés. UN coalition opportunistepourrait effacer ces années de présence stratégique. Toutefois, le manque de preuves concrètes concernant le rôle de l’Ukraine incite à la prudence. Si Moscou accuse Kiev de jouer un rôle dans cette résurgence, il faut replacer ces affirmations dans le contexte de la guerre d’influence entre les deux nations.
Le rôle des puissances occidentales : une guerre par procuration ?
Derrière l’ombre de l’Ukraine se cache une figure plus grande : celui de l’Occident. L’accusation russe de soutien ukrainien aux islamistes pourrait également être considérée comme telle. une extension de la guerre par procuration menée par l’Occident contre Moscou. Pendant des mois, les États-Unis et l’Europe ils renforcent leur soutien à l’Ukraine, tant économique que militaire.
Si les allégations contre l’Ukraine s’avèrent vraies, elles soulèveraient des questions sur la moralité et les conséquences de telles alliances. L’association présumée avec des groupes islamiques pourrait créer un dangereux précédent, alimentant et renforçant l’instabilité au Moyen-Orient. réseaux terroristes capable de menacer la sécurité internationale.
La Syrie, nouveau champ de bataille russo-ukrainien
Enfin, si ces accusations de soutien ukrainien à HTS s’avéraient vraies, elles mettraient en lumière les limites de la stratégie de Kiev. L’Ukraine pourrait être blâmée franchir les lignes rougesnotamment en s’alliant avec des groupes ayant des idéologies radicales incompatibles avec les valeurs européennes.
La prudence nécessaire face aux accusations russes
Pour l’instant, les accusations russes restent de simples spéculations. Sans preuves concrètes, il est difficile de valider ces affirmations. Cependant, cette situation met en évidence l’interdépendance des crises géopolitiques contemporaines. La Syrie est en train de devenir un carrefour de tensions internationales, où Les rivalités entre grandes puissances se superposent aux conflits locaux. Si ces tendances se poursuivent, le risque de rechutes incontrôlables reste élevé. En attendant des vérifications indépendantes, la prudence reste de mise.
Le Moyen-Orient, déjà instable, risque de devenir le théâtre d’une nouvelle escalade de la violence. Dans cette guerre aux mille visages, les frontières sont effacées, des alliances sont conclues et brisées, et les innocents paient le prix ultime.
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