Le panier d’épicerie devrait coûter encore plus cher en 2025

Le panier d’épicerie devrait coûter encore plus cher en 2025
Le panier d’épicerie devrait coûter encore plus cher en 2025

Les consommateurs canadiens n’auront pas de répit à l’épicerie l’année prochaine : les prix continueront de monter en flèche, notamment pour la viande et les légumes, selon un nouveau rapport publié jeudi. Une famille moyenne de quatre personnes devra donc s’attendre à payer 800 dollars de plus pour se nourrir.

C’est ce qui ressort du 15e édition de Rapport sur les prix des aliments au Canada. Selon les calculs de chercheurs de quatre universités canadiennes, les prix des aliments augmenteront de 3 à 5 % partout au pays en 2025.

« Cela va être une autre année difficile pour les consommateurs. On se retrouve avec des prévisions supérieures à la moyenne, qui se situe généralement entre 1% et 3% d’augmentation. À titre de comparaison, nous terminons l’année 2024 avec une inflation alimentaire de 2,7 % », note Sylvain Charlebois, directeur principal du laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie, qui a participé à la rédaction de l’étude.

Cette augmentation aura un impact considérable sur le portefeuille des Canadiens. Les chercheurs prédisent qu’une famille typique de quatre personnes (deux adultes et deux enfants) devra payer un montant annuel total de 16 834 dollars pour la nourriture en 2025. Cela représente 801 dollars de plus que l’année précédente. «Il s’agit d’une des augmentations les plus importantes depuis le début de l’étude, il y a 15 ans», souligne M. Charlebois.

Une viande plus chère

Les hausses attendues du prix de la viande (jusqu’à 6 %) et des légumes (jusqu’à 5 %) devraient largement contribuer à gonfler la facture totale du panier d’épicerie.

Le prix de la viande bovine a particulièrement explosé l’année dernière, enregistrant une hausse de 9,2 %. Et la tendance restera à la hausse jusqu’à fin 2025, selon l’étude. En question? Des sécheresses en Amérique du Nord, qui ont poussé les éleveurs à réduire leurs troupeaux, entraînant ainsi une baisse de l’offre et donc une hausse des prix.

“Au cours de l’année à venir, les consommateurs pourraient se tourner vers d’autres sources de protéines dont les prix ont connu une moindre augmentation au cours de l’année écoulée, comme le poisson (-0,3%) ou la viande de porc (3,7%)”, écrivent les chercheurs.

Un effet Trump ?

La hausse anticipée du prix des légumes s’explique en partie par la faiblesse du dollar canadien. « Au Canada, nous importons pour 30 milliards de dollars de nourriture des États-Unis, donc tout cela risque de nous coûter plus cher », estime Sylvain Charlebois.

Rappelons qu’à la fin novembre, le dollar canadien est tombé à son plus bas niveau depuis mai 2020, après que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les marchandises canadiennes expédiées aux États-Unis dès son arrivée à la Maison Blanche en janvier. «On a quand même essayé de ne pas accorder trop d’importance à ce que dit Donald Trump et de se baser principalement sur les politiques», explique M. Charlebois. « En 2017, à écouter tout ce qu’il avait promis de faire lors de son premier mandat, on avait, à juste titre, surestimé l’inflation. »

Selon lui, l’attention devrait plutôt se tourner vers les conflits au Moyen-Orient ou en Ukraine, qui sont plus susceptibles d’avoir une réelle influence sur les prix des produits agroalimentaires dans le monde.

Changements d’habitudes

« Le problème que nous rencontrons actuellement, c’est que tout coûte plus cher. Ainsi, les gens arrivent à l’épicerie avec moins d’argent en poche, alors que le prix des aliments augmente. Les consommateurs continueront probablement d’être économes et de chercher des aubaines dans les épiceries», prédit M. Charlebois.

Citant l’Indice canadien de confiance alimentaire publié plus tôt cette année, le rapport rappelle que 48,2 % des répondants déclarent rechercher des rabais ; 22 % achètent moins de produits alimentaires jugés non essentiels ; 21,6% choisissent des marques moins chères et 24,9% optent pour des marques low-cost.

Sans parler du recours plus fréquent aux banques alimentaires. « En mars 2024, le rapport Bilan-Faim­ […] a révélé plus de deux millions de visites dans les banques alimentaires à travers le pays, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023 et de 90 % par rapport à 2019 », souligne le rapport.

Augmentation prévue des prix des denrées alimentaires en 2025

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