« Nach eemol gi mer schlofen, dann ass den Dag schonn do… » (il est encore l’heure d’aller dormir et le jour est déjà arrivé) – ce refrain de la chanson traditionnelle résonne aujourd’hui dans de nombreux foyers et annonce un moment particulier : le Kleeschen . C’est le cas par exemple à Colmar-Berg : « Pour nous, la visite est un moment fort », déclare une mère de deux enfants âgés de trois et quatre ans et demi – juste en âge de vivre pleinement la magie de la tradition de la Saint-Nicolas. . Mais s’organiser n’est pas toujours facile.
« Cette année, c’était difficile de trouver un costume. La plupart ont été récupérés rapidement et au Luxembourg, il n’y a quasiment aucune possibilité d’en louer un”, dit-il. La famille s’est donc organisée pour apporter une robe d’Allemagne pour environ 100 euros. Un ami de la famille se déguisera et distribuera des cadeaux aux enfants. Malgré tous ces défis, la tradition reste un projet cher au cœur de la famille. Le soir du 5 décembre, les chaussures étaient laissées à la porte et le matin du 6, jour de la Saint-Nicolas, les enfants couraient avec impatience pour voir ce que les Kleeschen avaient apporté.
Raoul Roettgers, originaire de Troisvierges, connaît la tradition comme personne, puisqu’il incarne le rôle de Saint Nicolas depuis 30 ans. “A l’époque j’ai commencé petit, puis des associations, des écoles, des communes et même des partis politiques m’ont appelé”, raconte l’homme de 46 ans. Les préparatifs pour les quelque 40 sorties sont intenses : le costume est renouvelé chaque année et les rendez-vous sont fixés des mois à l’avance.
Pour un spectacle il demande entre 100 et 120 euros : environ 80 euros pour les particuliers, 40 euros pour le Kleeschen et 40 pour son partenaire, le Housécker, celui que les Français appellent Père Fouettard. Mais malgré l’indemnisation (environ 5 000 euros), l’aspect financier joue pour lui un rôle secondaire : « Les yeux brillants des enfants et la gratitude des parents, cela n’a pas de prix. » Même pour Raoul Roettgers, une chose est sûre : la fête de Saint-Nicolas reste un projet qui lui tient à cœur, car « de telles traditions ne doivent pas être perdues, elles font partie de notre culture et nous rappellent les beaux moments et les émotions de notre enfance ». .
Un enthousiasme similaire anime les membres de l’association « De Kleeschen ASBL ». Depuis six ans, cette association à but non lucratif s’engage à perpétuer la tradition Kleeschen, de manière authentique. «Nous ne voulons pas seulement distribuer des cadeaux, mais aussi transmettre le message de Saint-Nicolas», explique Cyril Blum, président de l’asbl. Depuis 2019, la fête de Saint-Nicolas est inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Les costumes sont impressionnants : des matériaux de haute qualité, une robe d’évêque fidèle et une perruque en cheveux humains en quatre parties – composée de la barbe, des sourcils, de la moustache et des cheveux sur la tête – donnent vie à Kleeschen. «Si l’on veut reproduire aussi parfaitement cette tradition, l’équipement coûte très cher», explique Blum. Les frais s’élèvent à des sommes à quatre chiffres. Malgré ces investissements, l’asbl travaille sans réaliser aucun profit. Chaque année, elle organise des visites gratuites dans des cliniques et des écoles et des collectes de fonds pour diffuser le message de Saint Nicolas.
Durant les six jours principaux, Cyril et ses assistants visitent environ 130 enfants en famille, hors écoles et autres institutions. La planification commence un an à l’avance et la préparation de chaque visite prend plusieurs heures. «Nous faisons tout cela en plus de notre travail à - plein et prenons des congés pour cela», rapporte Bartringer.
Au total, en six jours, l’équipe récolte « une petite somme à quatre chiffres qui servira à de futurs projets et à une préparation laborieuse ». «Les parents réservent déjà un an à l’avance», rapporte Blum. “Nous avons déjà tout réservé pour l’année prochaine, tout est planifié dans les moindres détails.” Cette forte demande montre à quel point la tradition Kleeschen est toujours appréciée au Grand-Duché.
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