Comme par magie, lorsqu’ils se retrouvent dans un emballage à l’effigie de Saint-Nicolas, leur prix s’élève à 4,99 € les 4 Kinders, soit 62,38 €/kg. Une augmentation de 50% ! Et la marque semble clairement en profiter. En effet, en 2018, la différence n’était « que » de 20 % entre les emballages traditionnels (3 œufs pour 2,35 €) et ceux à l’effigie de Saint-Nicolas (3,79 € pour 4 œufs). En l’espace de 6 ans, les Kinder traditionnels ont augmenté de 24 % tandis que leur version festive a bondi de 33 %. Le grand Saint a clairement un bon dos.
Vous n’avez pas encore votre calendrier de l’Avent ? Pas de panique, il n’est pas trop tard !
Kinder n’est pas la seule marque à profiter du 6 décembre. Un petit tour dans les rayons permet de s’en rendre compte rapidement. Chez Lotus, les spéculoos (ou plutôt Biskoff depuis le rebranding de la marque) sont vendus, dans leur version chocolat, à 2,19 € le paquet de 7×22 gr. Mais le même produit, floqué du personnage de Saint-Nicolas, se retrouve en rayon au prix de 3,99 € le paquet de 6×25 gr. Une différence de prix de près de 65%.
Milka ne déroge pas à la règle. Le sujet de Saint-Nicolas (90 g) est vendu 2,19 € en grande surface. Au rayon, la tablette de chocolat au lait de la même marque est affichée au prix de 1,49 € les 100 gr. Là encore, une différence de prix de 60% difficilement justifiable par la forme simple de la figurine.
Si les prix s’envolent à l’occasion de la Saint-Nicolas sur certains produits comme les confiseries, les raisons peuvent être diverses, comme nous l’a expliqué Pierre-Alexandre Billiet, PDG du groupe Gondola lorsque nous lui avons posé la question.
Le grand test des marques : on a trouvé quelques imposteurs derrière les sujets de Saint Nicolas (COMPARATIF)
« D’un côté on peut dire qu’ils en profitent pour gonfler les prix, mais d’un autre côté, même si cela peut paraître paradoxal, c’est aussi l’occasion pour certaines marques ou distributeurs de gagner de l’argent sur des produits qui sont vendus à prix réduit. des prix trop bas tout au long de l’année et génèrent donc peu de marge. C’est ce que nous appelons le profit social. Pour les distributeurs, ces produits à licence gratuite leur permettent de rattraper leur retard. les marques, en revanche, ce n’est pas le cas et tout cela est bénéfique tant que le consommateur est prêt à payer… »
Toutefois, les différences de prix peuvent atteindre des proportions assez vertigineuses. “Cela peut varier du simple au quadruple. Avec un groupe cible spécifique comme les enfants, les marques savent qu’elles peuvent se le permettre. Il ne s’agit pas d’achats fonctionnels mais plutôt émotionnels. Les écarts de prix sont donc importants car le responsable des achats ne fera pas trop attention au prix. Ce qui compte c’est de plaire à l’enfant. Le secteur alimentaire est également propice à ce type de phénomène car il peut s’adapter rapidement et surfer sur l’événement, comme c’est également le cas pour Halloween ou Noël.
Et effectivement, lorsqu’on analyse le prix des calendriers de l’Avent, on constate aussi que les marques en profitent. Haribo, la vie est belle… Certes, mais si vous succombez au calendrier de l’Avent du célèbre ours en peluche, il faudra sérieusement mettre la main au porte-monnaie. Ainsi, pour un calendrier rempli de 300 grammes de bonbons, il vous en coûtera 7,79 €, soit 26 € le kilo. A l’intérieur des petites boîtes, des bonbons de la gamme disponible toute l’année, le prix au kilo varie entre 5,32 € et 16,25 €. C’est à peu près le prix au kilo de toute la gamme vendue en sachet de 200 à 250 gr. La majoration jusqu’à 500% pour les bonbons les moins chers, que l’on retrouve également dans le calendrier.