C’est la fin d’une période de réflexion à la NASA, concernant l’avenir de la Station spatiale internationale (ISS). Dans un rapport d’étude, l’agence spatiale américaine a confirmé que le satellite artificiel en orbite à 400 kilomètres au-dessus de la Terre sera désorbité à la fin de la décennie. Une retraite après plus de 30 ans de voyage autour du monde, à plus de 28 000 km/h.
Choisir de désorbiter l’ISS, c’est aussi choisir de la désintégrer, ainsi que ses quinze modules. Selon la NASA, il n’était tout simplement pas économiquement et techniquement viable de la démanteler, ni même de réutiliser ses quelque 900 m2 de surface. En cause notamment des fuites microscopiques de plus en plus importantes et un coût d’utilisation de 4 milliards de dollars par an.
Bien qu’autonome dans son activité et dans l’accueil de ses astronautes du monde entier, la Station spatiale internationale ne mourra pas d’elle-même. La NASA a annoncé la semaine dernière que SpaceX serait en charge de la tâche. L’entreprise d’Elon Musk avait déjà obtenu le feu vert pour le projet d’installation de la future ISS, baptisée « Starlarb », et c’est désormais elle qui sonnera également la fin de l’actuelle.
Désintégrer l’ISS, la mission de SpaceX
Ce pactole de 843 millions de dollars devrait conduire SpaceX à développer un véhicule capable de ralentir la Station spatiale internationale. Cette dernière se perdra donc en altitude, et pourrait se désintégrer au contact de l’atmosphère, au-dessus de l’océan Pacifique Sud. L’appareil en question dont la NASA a confié le développement à SpaceX s’appellera « US Deorbit Vehicle ».
En annonçant le contrat, l’agence spatiale américaine a tenu à préciser qu’il s’agissait bien sûr de ne pas tout détruire sur l’ISS, et de ramener des modules pour « la préservation historique et l’analyse technique ». Tous les modules ne seront donc pas désintégrés, mais la Nasa n’a pas encore donné de détails sur la manière dont un module complet pourrait être rapatrié.
L’idée pourrait être de démonter les équipements à bord et de les remonter une fois ramenés sur Terre. L’ISS est à elle seule un laboratoire qui a accueilli plus de 3 300 expériences en microgravité, un environnement unique pour les scientifiques. Plus de 270 astronautes ont résidé à bord de la station. Récemment, les premiers ont fait le voyage avec une capsule Boeing et attendent de repartir.
À l’avenir, des expériences seront toujours menées en orbite terrestre basse, mais tout sera réalisé sur de nouvelles stations privées qui coûteront beaucoup moins cher. « Le laboratoire orbital reste un modèle pour la science, l’exploration et les partenariats dans l’espace au bénéfice de tous »a commenté Ken Bowersox, administrateur associé de la Direction des missions d’opérations spatiales au siège de la NASA à Washington, dans le communiqué annonçant le plan de désorbitation.
