Le président de la BCE a déclaré qu’un « atterrissage en douceur de l’inflation » n’était « toujours pas garanti » au sein de la zone euro.
La Banque centrale européenne n’a pas encore gagné le match contre l’inflation élevée, l’objectif de 2% ne devant pas être atteint avant fin 2025, a prévenu lundi 1er juillet sa présidente Christine Lagarde. L’inflation de la zone euro a été ramenée à 2,6% sur un an en mai – après avoir culminé à 10,6% en octobre 2022 –, ce qui a conduit l’institution monétaire à réduire ses taux en juin pour la première fois depuis cinq ans.
Pour autant, « nous ne nous reposerons pas tant que la partie ne sera pas gagnée et que l’inflation ne sera pas revenue à 2% », le taux idéal visé à moyen terme, a déclaré Christine Lagarde à l’ouverture d’un forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal. « Notre travail n’est pas terminé et nous devons rester vigilants », a-t-elle prévenu au début de son discours.
Compte tenu de l’ampleur inédite du choc inflationniste depuis le début de l’euro, “un ‘atterrissage en douceur’ de l’inflation n’est toujours pas garanti”, selon l’ancien directeur général du FMI. En décidant en juin une première baisse des taux – largement attendue -, les ramenant de leur plus haut historique, la BCE avait alors prévenu que l’avenir serait incertain en raison de la volatilité de l’inflation.
« Plusieurs incertitudes »
Si les pénuries de biens post-Covid-19, facteur d’inflation, semblent s’être atténuées, et que la hausse des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre de la Russie en Ukraine ne pèse plus autant, « nous sommes toujours confrontés à plusieurs incertitudes concernant l’inflation future », selon la banquière centrale. Elle a cité à cet égard « l’évolution du lien entre profits, salaires et productivité », à l’heure où les salariés obtiennent des augmentations de salaire pour compenser la perte de pouvoir d’achat, et « la question de savoir si l’économie sera frappée par de nouveaux chocs d’offre », sans en préciser la nature.
La BCE prévoit en effet une évolution difficile de l’inflation dans les mois à venir, avec une hausse potentielle des prix de l’énergie et des services influencée par la forte composante salariale. Cependant, comme elle l’avait déjà annoncé en juin, l’inflation devrait à nouveau atteindre 2 % « à la fin de l’année prochaine », a-t-elle ajouté.
Le resserrement sans précédent de la politique monétaire de la BCE, qui a augmenté ses taux de 450 points de base entre juillet 2022 et septembre 2023, a permis d’éviter une baisse des anticipations d’inflation chez les agents économiques, s’est félicitée Christine Lagarde.
