En plein milieu de la rue de Béthune, l’une des plus animées de Lille (Nord), de grands panneaux attirent l’attention des promeneurs. « Préféreriez-vous la fermeture des crèches ou la fermeture des Ehpad ? », lit-on là. « C’est probablement une blague », sourit un quadragénaire.
Le sujet est pourtant on ne peut plus grave : avec cette campagne d’affichage volontairement provocatrice, la municipalité entend susciter des réactions sur un sujet d’intérêt national : les coupes budgétaires demandées par le gouvernement Barnier aux collectivités. Des restrictions estimées à 20 millions d’euros par la Ville de Lille.
« Ces chiffres peuvent paraître abstraits aux yeux des citoyens, mais derrière eux se cachent des agents et des services publics dont nous avons plus que jamais besoin. Alors, où trouvons-nous ces 20 millions d’euros ? », demande la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, sur X.
« On supprime la police municipale (12 millions d’euros), on coupe l’eau et le chauffage dans les écoles (4 millions d’euros) et on n’éclaire plus les rues (4 millions d’euros) ? », interpelle un autre panel. Des riverains, un peu interloqués, s’arrêtent pour entamer une conversation.
“C’est un peu comme se demander si on préfère avoir des jambes en bois ou des bras en mousse”, plaisante Bernard, 63 ans. Que la mairie critique aussi ouvertement le gouvernement est un peu surprenant. Mais je comprends, franchement. »
« Au fond, ils ont peut-être raison, mais… Combien ont coûté toutes ces affiches ? », répond un passant, un peu perplexe, avant de s’éloigner précipitamment.