(Kerem Shalom) L’armée israélienne a montré jeudi à la presse l’arrivée de cargaisons d’aide dans la bande de Gaza via le terminal de Kerem Shalom, Israël étant accusé d’empêcher l’aide humanitaire d’atteindre le territoire palestinien assiégé.
Les organisations humanitaires internationales ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza, affirmant que les civils meurent de faim et que les livraisons d’aide sont à leur plus bas niveau depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau mis en garde contre de graves pénuries de médicaments, de nourriture, d’abris et de carburant dans la bande de Gaza, notamment dans le nord, qualifiant une situation « catastrophique ». » sur le terrain.
Israël, qui a imposé un siège total sur le territoire, reproche souvent aux organisations humanitaires leur incapacité à distribuer de grandes quantités d’aide.
Lors de la première visite organisée pour les médias, dont l’AFP, du côté palestinien du passage de Kerem Shalom, principal point d’entrée de l’aide humanitaire, des journalistes ont vu des camions transportant de l’aide provenant principalement d’Egypte, de Jordanie, de Cisjordanie occupée et d’Israël, en attente de distribution.
Le soutien vient également de l’UNICEF, de Rahma Worldwide et de World Food Kitchen. Sa distribution est organisée par des organismes internationaux qui emploient des chauffeurs locaux.
« Conditions de survie »
“Aujourd’hui, nous avons plus de 800 cargaisons qui attendent que la communauté internationale les récupère et les livre à la population de Gaza”, a déclaré aux journalistes le colonel Abdallah Halabi, qui dirige la division Gaza au sein de Cogat, l’organisme d’État. du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens occupés.
Selon lui, les marchandises attendent souvent « des mois » du côté palestinien de Kerem Shalom, point de passage avec le sud d’Israël.
Toutefois, des organisations internationales, notamment l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), accusent les autorités israéliennes d’empêcher les camions d’entrer dans la bande de Gaza.
M. Halabi a rejeté cette accusation, affirmant qu’il n’y avait aucune restriction sur les camions ni sur le montant de l’aide autorisée sur le territoire.
Israël et les organisations humanitaires ont également fait état de pillages commis par des gangs armés ou par des civils désespérés.
De plus, les routes de livraison sont parfois bloquées par les opérations militaires israéliennes ou les combats avec le Hamas.
Le porte-parole international de Cogat, Shimon Freedman, a déclaré qu’Israël cherchait « toujours » des solutions, ajoutant que de nouveaux passages et routes avaient été ouverts.
Selon l’UNRWA, seuls 65 camions humanitaires par jour ont pu entrer dans la bande de Gaza en octobre, contre une moyenne de 500 avant la guerre. Aucun camion mandaté par l’ONU n’a pu atteindre le nord du territoire, en proie à des combats, a ajouté l’agence.
« Les conditions de survie se détériorent pour les quelque 65 000 à 75 000 personnes qui sont encore là » dans le nord de Gaza, a-t-elle écrit sur X.