Six ans après la mort de Zineb Redouane, touchée au visage par une grenade, un CRS mis en examen pour “homicide involontaire”

Six ans après la mort de Zineb Redouane, touchée au visage par une grenade, un CRS mis en examen pour “homicide involontaire”
Six ans après la mort de Zineb Redouane, touchée au visage par une grenade, un CRS mis en examen pour “homicide involontaire”
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À Marseille, le 5 décembre 2020. NICOLAS TUCAT/AFP

Le 2 décembre 2018, Zineb Redouane décède sur la table d’opération de l’hôpital de la Conception à Marseille. La veille au soir, cette Algérienne de 80 ans avait reçu une grenade lacrymogène au visage, lancée par un CRS lors d’une manifestation de “gilets jaunes”, alors qu’elle fermait les fenêtres de son appartement situé au quatrième étage, rue des Feuillants, non loin de Porto Vecchio. Cette manifestation s’est terminée par de violents affrontements tout près de son domicile, dans une ambiance saturée. gaz lacrymogènes : 200 grenades ont été lancées.

Six ans après la mort de « Mama Zina », comme la surnommaient ses enfants, le policier responsable de la fusillade a été mis en examen le 12 septembre pour « homicide involontaire », a-t-on appris. IL Monde. « Il est regrettable qu’il ait fallu attendre tant d’années pour que le policier soit inculpé. »déplore Yassine Bouzrou, avocat des enfants des victimes. Le gardien de la paix accusé a choisi de garder le silence lors de sa première comparution devant les deux juges chargés de l’instruction au tribunal judiciaire de Lyon. Thibault de Montbrial, l’avocat du policier, s’est refusé à tout commentaire.

Cette première mise en examen marque une étape importante au terme d’années de procédure. Une enquête préliminaire a été ouverte le 4 décembre 2018. Il aura d’abord fallu dix-huit mois et un rapport balistique pour identifier le CRS, sa position et l’heure exacte du tir : le rapport estime que l’assassin a été localisé. “entre les deux rails de la voie du tramway (…) son buste orienté vers la rue des Feuillants », et identifié un coup de feu, à 19h04, qui “Il semble que ce soit celui qui a causé les dommages physiques à M.Moi Redouane ».

Lire aussi l’enquête (2019) : Vie et mort de “Mama Zina”, l’octogénaire touchée par une grenade lacrymogène à Marseille

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Ce soir de 2018, sur les 70 agents du CRS 50 envoyés depuis Nice pour protéger les manifestations, cinq étaient équipés de lance-grenades Cougar. Mais personne n’avait avoué être l’auteur du tir, tous affirmant ne plus vraiment se souvenir des faits. Ce n’est qu’en avril 2021 – dans le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) – que son nom a été révélé.

Pour l’identifier, les enquêteurs ont dû procéder par élimination : après analyse de la vidéo d’un manifestant postée sur YouTube, les échanges radiophoniques entre les agents, les auditions administratives, la modélisation 3D des médias. Divulguer qui avait reconstitué la scène de la fusillade -, et à partir des photos de l’expert balistique, l’IGPN a pu exclure quatre policiers.

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