Dakar (© 2024 Afriquinfos)- Habituellement source de joie et de réjouissance pour les familles, le retour du pèlerinage à La Mecque est devenu cette année, une source d’inquiétude pour les proches et les dirigeants. Ceci, depuis la mort de plusieurs dizaines de pèlerins et certains revenant de la Ville sainte de l’Islam, testés positifs au Covid-19, notamment au Sénégal. Les autres pays du continent ont immédiatement renforcé leurs systèmes de surveillance.
Une centaine de décès ont été recensés parmi les pèlerins africains lors du Hajj cette année. Dans un premier temps, selon les autorités saoudiennes, c’est la forte chaleur qui règne dans le royaume à cette période qui en est la cause. Mais très vite, certains observateurs ont estimé qu’un certain nombre de ces décès étaient causés par une maladie du syndrome respiratoire comme le Covid-19.
Pour couronner le tout, plusieurs pèlerins sénégalais ont été testés positifs au Covid-19 à leur retour de La Mecque. Des tests rapides ont en effet été effectués dès leur débarquement à l’aéroport international de Dakar. Sur les 124 personnes testées, 78 étaient porteuses du virus Coronavirus. L’émoi règne au sein des autorités sanitaires qui ont édicté un certain nombre de mesures : tous les passagers en provenance de Djeddah doivent porter un masque, être testés sur une base volontaire et un système de santé est en place pour gérer les cas compliqués.
Même si maintenant, Le Covid-19 étant considéré comme une grippe sans importance majeure à surveiller, la vigilance est également de mise dans d’autres pays africains qui attendent le retour de leurs pèlerins. Au Togo, un dépistage systématique du covid-19 a été instauré par les autorités pour les pèlerins rentrant au pays. En plus de ce test, les fidèles revenant du Hajj devront « limiter les contacts, porter des masques, se laver les mains régulièrement, éviter les rassemblements pendant 10 jours après leur retour“, a détaillé le gouvernement togolais dans un communiqué daté du 28 juin.
Des mesures similaires ont été prises par Ouagadougou, qui a accueilli mercredi dernier son premier contingent de 432 pèlerins. Tous ont dû se conformer au dispositif de renforcement du dispositif de surveillance, qui inclut déjà la COVID-19 dans les maladies sous surveillance, mis en place par les autorités sanitaires. Par ailleurs, le ministère « invite la population à se rendre au centre de santé le plus proche en cas de tout cas de fièvre, de toux, de difficultés respiratoires, de douleurs thoraciques chez toute personne ou chez tout pèlerin revenant de la Mecque ».
Même son de cloche à l’aéroport international de Garoua au Cameroun, où le système de surveillance contre le Covid-19 a été renforcé pour empêcher la propagation de l’épidémie. Malgré ces mesures, tous ces gouvernements et autorités sanitaires se veulent rassurants, mais appellent leurs populations à prendre des précautions. Nous sommes bien loin du scénario apocalyptique de 2020.
Boniface T.
