Dans la nuit du 8 au 9 mai 2022, le fils du chef étoilé Yannick Alléno a été tué à Paris, percuté par une voiture alors qu’il se trouvait en scooter avec un ami, arrêté à un feu rouge. Il avait 24 ans.
Jugé plus de deux ans après les faits devant le tribunal correctionnel de Parisle conducteur présumé, Franky D., 27 ans, poursuivi pour homicide aggravé et vol avec violencessera décidé sur son sort ce jeudi.
Il est accusé d’avoir roulé ce soir-là en état d’ébriété dans une voiture de forte cylindrée volée, sans permis, à 120 km/h dans les rues du 7e arrondissement de la capitale. Lors de l’audience du 31 octobre, le parquet a requis une peine de huit ans de prison, ainsi qu’une annulation du permis de conduire et une interdiction de l’obtenir pendant 10 ans. Avec six condamnations judiciaires à son actif, le prévenu encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Le rappel des faits
Le 8 mai 2022, Franky D. rejoint son beau-père et son beau-frère (également poursuivis pour vol en réunion) pour un déjeuner. Dans l’après-midi, les trois hommes ont déambulé de bars en restaurants avant de terminer leur soirée au Coya, rue du Bac.
C’est à la sortie de ce lieu huppé de la capitale que le jeune homme se serait emparé d’une Audi RS6, une berline d’une valeur de 250 000 euros. Selon le voiturier de l’établissement, Franky D. l’aurait physiquement agressé, une version que l’intéressé conteste.
Vitesse de 120 km/h
Sous l’emprise de l’alcool et sans permis de conduire, l’accusé a circulé dans les rues de Paris, enfreignant à plusieurs reprises le code de la route. Roulant à 120 km/h sur une route limitée à 30 km/h, Franky D. finit par percuter l’arrière d’un taxi avant de dévier de sa trajectoire et de percuter le scooter d’Antoine Alléno et son amie Anissa. Le fils du célèbre chef est décédé peu après le choc, des suites d’un important traumatisme crânien.
Le conducteur a tenté de prendre la fuite à pied avant d’être rattrapé par un commissaire de police en congé. A 1h35, soit deux heures après les faits, il est contrôlé avec 1,56 g/l d’alcool dans le sang.
Infraction d’« homicide routier »
Depuis ce drame, Yannick Alléno, le père de la victime, se bat pour l’enregistrement d’un délit d’homicide routier. Pour les défenseurs de cette idée, cela permettrait de mieux prendre en compte le comportement des conducteurs (consommation d’alcool, de drogues, conduite dangereuse, téléphone au volant, etc.). Un projet de loi en ce sens devait revenir à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture, avant que la dissolution en juin dernier n’interrompe le processus législatif.
La famille Alléno a créé une association au nom du plus jeune fils pour soutenir les proches des victimes des violences routières.