« Nous parvenons à un cessez-le-feu alors que ni Israël ni le Hezbollah ne voient une meilleure alternative »

« Nous parvenons à un cessez-le-feu alors que ni Israël ni le Hezbollah ne voient une meilleure alternative »
« Nous parvenons à un cessez-le-feu alors que ni Israël ni le Hezbollah ne voient une meilleure alternative »

Panique et embouteillages monstrueux

Beyrouth a été le théâtre de scènes de panique et d’embouteillages monstrueux. La population des quartiers comme Hamra et Ras Beyrouth, jusqu’ici épargnés par les raids israéliens, fuit les frappes annoncées.

Malgré tout, le soulagement prévaut au sein de la population, épuisée par plus d’un an de guerre et ces deux derniers mois d’extrême violence. Le bilan humain est très lourd : près de 860 000 personnes déplacées, selon la Banque mondiale, 3 823 tués dont plus de 200 enfants et près de 16 000 blessés.

A l’aube, alors que les derniers drones israéliens effectuaient leur dernier baroud d’honneur, des coups de feu ont retenti dans la ville. Surtout dans les quartiers et les villes chiites. Les raids israéliens ont en effet continué de les cibler, tentant de réduire le soutien que cette communauté apporte au Hezbollah, qui avait ouvert un « front de soutien » au Hamas palestinien à la frontière libano-israélienne au lendemain des massacres du 7 octobre 2023.

Mise en œuvre de la résolution 1701 des Nations Unies

Le texte du cessez-le-feu, mis en œuvre par les Etats-Unis, est composé de treize points. L’objectif est de permettre la mise en œuvre concrète de la résolution 1701 des Nations Unies, adoptée au lendemain de la guerre de 2006. Ses termes n’ont jamais été respectés jusqu’à présent : le Hezbollah réintègre rapidement la région libanaise située au nord du fleuve Litani, dont il est issu. depuis. il aurait dû rester à l’écart.

Il semble que nous ayons atteint un point au Liban où les deux belligérants ont décidé que le coût de la poursuite de la guerre dépasse désormais les avantages attendus de la poursuite de la guerre : nous arrivons à un cessez-le-feu alors que ni Israël ni le Hezbollah ne voient une meilleure alternative.», a commenté Greg Carlstrom, correspondant de L’économiste, toujours sur X.

Le cessez-le-feu prévoit dans le détail le retrait d’Israël, dont l’armée progressait sur le territoire libanais, dans un délai de 60 jours. Il doit donc sortir de la zone frontalière située au sud du fleuve Litani. Ce retard devrait dans le même temps permettre aux combattants du parti chiite, allié de l’Iran, de se replier au nord du fleuve pour laisser la place à l’armée libanaise. Cela devra garantir le démantèlement de toutes les positions et infrastructures que le Hezbollah aurait pu y maintenir.

Un cessez-le-feu qui ne peut être qu’une trêve : “Toute violation entraînera une réaction puissante”

Un accord fragile

Si l’armée libanaise semble avoir été tenue informée du rôle qu’elle devra désormais jouer, chacun au Liban est conscient de la complexité d’un processus qui pourrait s’effondrer à tout moment.

Benjamin Netanyahu a également assuré que l’Etat juif se réserve le droit d’attaquer le Liban « Si le Hezbollah rompt l’accordUn point que Tel-Aviv aurait souhaité voir formellement inscrit dans le texte validé par les parties, que le Liban a rejeté au nom de sa souveraineté. Israël n’a pas non plus réussi à imposer une « zone tampon » comme il l’aurait souhaité. se déplacer vers la frontière libanaise pour mettre la Galilée hors de portée des tirs de missiles du Hezbollah.

Malgré les pertes, le mouvement chiite ne lâche rien

La composition du futur comité, chargé de superviser la mise en œuvre de l’accord, reste inconnue à ce stade. Le texte exige que ses membres reçoivent l’approbation des deux partis. Selon la presse internationale, Israël contestait la présence de la , tandis que le Liban rejetait celle de l’Allemagne et du Royaume-Uni, jugés trop favorables aux intérêts israéliens.

Un premier test politique au Liban

Mais au-delà des difficultés et des dangers liés à la mise en œuvre de l’accord, les Libanais sont conscients des défis politiques qui les attendent, avec leur possible lot de tensions. De ce point de vue, le premier test sera l’élection du président de la République, poste vacant suite au départ de Michel Aoun il y a deux ans. Ces élections devraient surtout permettre de rétablir l’équilibre des pouvoirs entre les deux camps toujours opposés au Liban, l’« Alliance du 14 mars » pro-occidentale et l’« Alliance du 8 mars », qui est pour sa part en conflit avec le Liban. faveur de l’Iran. et « l’axe de la Résistance ». S

S’il ne fait aucun doute que le Hezbollah sort affaibli du conflit avec Israël, le chef du groupe parlementaire du parti chiite, Mohammad Raad, a déjà réitéré que “résistance” elle est restée l’un des piliers de la défense de la souveraineté du Liban.

 
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