l’essentiel
Le champion olympique tarnais et sa famille ont souhaité partager la saison 2024 exceptionnelle avec leurs amis et supporters ce mercredi 27 novembre. Une soirée chaleureuse à la Halle d’Occitanie à Lavaur.
Les richesses infinies du pays de Cocagne n’attendaient que lui. L’or olympique. Et c’est là, dans cette scène presque ordinaire, sur la scène de la Halle d’Occitanie que Benjamin Thomas a invité tous ses amis pour célébrer en toute simplicité son immense bonheur de l’été.
Avant la création de cette salle, chaque premier week-end de septembre, des gens du monde entier venaient applaudir les stars dans ce lieu du Tarn. Brel, Trenet, Sardou, Vartan, Luis Mariano, Fugain, Joe Dassin et même Mike Brant ont fait le plein, mais ce mercredi soir c’est un enfant d’ici, de Lavaur, qui entre dans la lumière. La veille, le multiple champion de France, d’Europe, du monde et désormais deux fois médaillé aux JO, a reçu la médaille de la ville des mains de Bernard Carayon ; il est attendu ce jeudi dans la “capitale”, Albi, pour être honoré par le département (Légion d’honneur et Elysée, c’est fait depuis deux mois !), mais cette fête à domicile est sans doute la plus forte en termes d’émotions.
Les larmes d’un père
Michèle, sa mère, court beaucoup et fait tout ce qu’elle peut pour qu’un horaire non respecté soit respecté. Son père, Gérard, prendra la parole au micro, mentionnant la présence de sa tante Arlette, Arlette Baldy, une grande dame du tennis très malade mais venue de sa vallée du Lot pour participer au match.
Les yeux de « Ben » s’éblouissent également lorsqu’il se voit glisser violemment sur le parquet sacré de Saint-Quentin-en-Yvelines et partir à la recherche, à la recherche de l’histoire, du charme d’une vie. Et le public applaudira, comme cet été, l’exploit attendu de Tokyo par le coureur français (“ici, ils m’ont mis l’or autour du cou avant le départ !”). Veste bleue, chemise blanche, nœud papillon « rouge Cofidis », Benjamin aurait été parfaitement dans le ton de ce 8 août 2024 où son dossard numéro 27 s’est transformé en numéro 1 pour l’éternité.
« Il y a eu de nombreux moments forts ce jour-là, on m’a dit que certaines personnes avaient cassé la télé en tombant ! Je connaissais le règlement, la règle de neutralisation des cinq tours, je n’ai pas paniqué. Puis il y a eu la victoire mais c’est dans la salle où nous nous sommes retrouvés avant la cérémonie protocolaire que j’ai commencé à prendre conscience, j’ai retracé toute ma vie, les bons et les mauvais moments de ma carrière. J’ai pleuré et j’ai encore pleuré sur le podium avec la médaille.” Nous souhaitons que ces larmes ne sèchent jamais.
Le héros heureux
Même Adrien, son frère aîné aux côtés duquel il a réalisé tout son apprentissage, est venu au micro de Valentin Longuemare pour parler de “son” Ben, celui qui aurait pu l’accompagner au ciel des vélodromes sans sa foutue artère iliaque… Avec la vidéo Des messages des incontournables Morgan Kneisky et Donavan Grondin, d’autres proches ont confié à « Benji » avant le tirage au sort qu’il a orchestré. Cyrille Tronche, le sélectionneur, Gilles Girardot, président du comité fraîchement réélu et l’indispensable Anthony Perez, sont arrivés “à l’heure” avec la petite Elina dans les bras, pour dire que c’est à lui de s’occuper de Benjamin pendant la courses parce qu’il est en colère contre son réveil !
Les champions sont parfois bien plus captivants sur le terrain, sur le ring, dans la rue ou sur le terrain de leur discipline qu’en ville. Benjamin Thomas fait partie des joyeux héros que l’on a plaisir à côtoyer aussi bien en compétition qu’en privé. Avec ou sans vélo, la sincérité de son sourire, teinté d’arc-en-ciel et, désormais, de reflets dorés éblouissants, ne s’efface jamais.
« L’Italien » rentre chez lui
Ancien maire de Lavaur, notre collègue Jacques Esparbié se penche pour montrer à Benjamin quelle était sa taille lorsqu’il l’a rencontré… Evidemment il était tout petit. Ben sourit et sa soirée sera marquée par une foule de rencontres avec des amis connus ou des cousins inconnus, des enfants ou des grands-mères, voire d’anciens compagnons de voyage, tous l’admirant et lui racontant combien ils s’étaient amusés devant l’écran ou, pour les plus chanceux ceux, sur place, au cœur du chaudron de Saint-Quentin.
Au centre des images projetées à la Halle d’Occitanie, le petit chef-d’œuvre de Vauréen, non pas le 8 août mais le 8 juin dans les rues de Lucques, au Giro lors de son premier succès d’étape dans un Grand Tour (il aurait été dans Carcassonne mais…) En maître tacticien qu’il est certainement, il a joué contre les Italiens Paleni et Pietrobon, et le redoutable Danois Valgren. Lucca, presque chez lui à ce moment-là puisqu’il vivait en Lombardie depuis plusieurs années avec Martina Alzini, mais le coureur Cofidis vient de déménager. Il réside désormais à nouveau à Lavaur et si vous conduisez dans la région, vous aurez peut-être l’occasion de le croiser prochainement sur une route du Tarn ou de la Haute-Garonne. Hier soir, il a également confirmé qu’il continuerait à rouler sur la piste ! « J’ai réussi à combiner les deux choses et jusqu’à présent ça n’a pas été si mal, j’ai toujours envie de courir sur piste, c’est dans mon ADN… »