À la Marche des fiertés de Paris, la peur de l’extrême droite est omniprésente – .

À la Marche des fiertés de Paris, la peur de l’extrême droite est omniprésente – .
À la Marche des fiertés de Paris, la peur de l’extrême droite est omniprésente – .

C’est d’une voix solennelle que James Leperlier, président de l’Inter-LGBT, a débuté le traditionnel discours d’ouverture de la Fierté. “Aujourd’hui, nous marchons pour écrire l’histoire”, dit-il, l’air sérieux. Pendant quarante-cinq minutes, de nombreuses associations l’ont suivi pour exprimer leur crainte, à la veille du premier tour des élections législatives, d’un net recul des droits LGBT+ en cas d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN).

James Leperlier, président de l’Inter-LGBT, s’exprime avant le départ de la Marche des Fiertés, à Paris, le 29 juin 2024. ODHRAN DUNNE POUR « LE MONDE »

L’appel à faire barrage à l’extrême droite était annoncé depuis plusieurs jours par l’Inter-LGBT, fédération d’une soixantaine d’associations qui organise les Fiertés depuis près de vingt-cinq ans. Tout au long du cortège, les appels à voter ont été fortement relayés, tandis qu’entre les chars et les drapeaux multicolores, les pancartes aux messages politiques – parfois humoristiques, “Non à la bardella, oui à la fellation”parfois sérieux, “Les séropositifs étrangers, le RN vous préfère morts” – multiplié.

La principale préoccupation est le recul des droits des personnes transgenres, alors que les menaces se sont multipliées ces derniers mois. En mai dernier, Les Républicains ont présenté un projet de loi, soutenu par le RN, visant à interdire la prescription de traitements hormonaux et de chirurgies de changement de sexe aux mineurs transgenres. Plus récemment, c’est le Président de la République lui-même qui s’est attiré les foudres des associations LGBT+ en qualifiant de « complètement absurde » la volonté du Nouveau Front Populaire de faciliter le changement de genre dans l’état civil. En réponse, le slogan de la marche de cette année faisait écho à ceci : « Contre la transphobie, transsolidarité !.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Chez les personnes LGBT+, la crainte d’un « retour en arrière » si le RN arrive au pouvoir

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“Le contexte est particulier, ça fait peur” témoigne Timaël Elbe, un adolescent transgenre de 17 ans rencontré lors de la manifestation. La lycéenne, aux cheveux bleus d’un côté et roses de l’autre, comme les couleurs du drapeau transgenre, a fait son coming-out en début d’année. Il ne comprend pas la volonté de la droite et de l’extrême droite de restreindre l’accès à la transition de genre. « Cela ne les concerne pas et cela ne les regarde pas. »dit-il, désarmé. Si le RN arrive au pouvoir, l’adolescent craint de ne pas pouvoir assurer la transition avant des années : « En fonction de ce qui se passera lors de ces élections, mon parcours de vie pourrait être complètement bouleversé. »il prévient.

Iris, 21 ans, étudiante en game design et femme transgenre, à la marche des fiertés, à Paris, le 29 juin 2024. ODHRAN DUNNE POUR « LE MONDE »

Une inquiétude partagée par Iris (elle préfère ne pas donner son nom), une étudiante transgenre de 21 ans. Dans ses mains, une pancarte appelant à la protection des enfants transgenres. Elle dit qu’elle a “extrêmement peur” de l’impact que cette interdiction pourrait avoir sur la « La santé mentale des personnes trans est déjà plus fragile ». Pour Iris, la loi proposée n’a aucun sens : « Pourquoi les injections d’hormones ne seraient-elles autorisées qu’aux personnes cisgenres ?.

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