Les prix élevés obligent les touristes à modifier leurs plans.

Les prix élevés obligent les touristes à modifier leurs plans.
Les prix élevés obligent les touristes à modifier leurs plans.

C’est le cas de Raffy Gutman, qui voyage plusieurs fois par an depuis Saint Louis à Toronto pour travailler et voir sa famille.

Ces jours-ci, ces vols font mal à son portefeuille.

Voyager des États-Unis vers l’Europe coûte moins cher que voyager au Canada, même si les vols sont beaucoup plus longs. C’est si cher et je ne comprends pas pourquoi.

À l’heure actuelle, le prix des vols aller-retour de Toronto à Saint Louis avec sa famille de quatre personnes coûterait environ 4 000 $. Il a réduit de moitié le nombre de visites qu’il effectuera dans la Ville Reine.

Raffy Butman, résident de Saint-Louis, a réduit de moitié ses voyages à Toronto cette année.

Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson

Dana Detelich, une résidente de Raleigh, en Caroline du Nord, souhaitait visiter plusieurs régions du Canada pour la première fois avec sa famille. Le coût d’un seul voyage à Toronto aurait largement dépassé son budget.

La famille a alors décidé de faire le déplacement en voiture, ce qui aurait coûté le quart du prix. Une fois arrivés à Toronto, les plans ont changé.

Nous voulions visiter le Québec et d’autres provinces, mais les prix des vols et de l’essence sont exorbitants. Il faudra se contenter de Toronto et en profiter.

Dana Detelich, une résidente de Raleigh, en Caroline du Nord, a décidé de se rendre à Toronto en voiture pour éviter les frais de vol.

Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson

Selon le dernier indice des prix à la consommation (nouvelle fenetre) Selon Statistique Canada, les prix des voyages à forfait ont augmenté de 6,9 ​​% et ceux du transport aérien de 4,5 %, entre mai 2023 et mai 2024.

Les voyageurs changent leurs habitudes

Les gens sont conscients de l’inflation qui touche le secteur aérien. Amra Durakovic, responsable de la communication de l’agence de voyages Flight Centre Travel Group, constate que les gens ajustent leurs plans en conséquence.

Selon une enquête récente menée par l’agence auprès YouGovSelon une étude internationale de recherche en ligne et de technologie d’analyse de données, environ deux tiers des Canadiens interrogés prévoient voyager au cours des 12 prochains mois. Plus de 80 % d’entre eux recherchent des offres et des moyens d’économiser.

L’enquête a également révélé que des destinations généralement moins prisées ont gagné en popularité, notamment les villes de Boston et de Nashville, ainsi que les États du Colorado et de l’Arizona.

Amra Durakovic constate également que les gens planifient de plus en plus leurs voyages, en prenant soin de réserver leurs billets d’avion au moins six mois à l’avance.

Acheter des billets à l’avance, voyager vers de nouvelles destinations, rechercher des offres et des forfaits exclusifs sont autant de stratégies que les Canadiens utilisent actuellement pour étirer leur budget.

Carole Doré, copropriétaire de l’agence Voyages Rideau à Ottawa, est du même avis.

Certains de ses clients évitent de voyager en haute saison et privilégient certaines régions moins fréquentées.

Les personnes qui peuvent récupérer leurs enfants à l’école un peu avant ou après les vacances trouvent des tarifs intéressantselle dit.

Carole Doré note que ceux qui souhaitent voyager en Jamaïque ou à Aruba privilégient la République dominicaine, car les vols vers cette destination sont moins chers.

La copropriétaire de l’agence Voyages Rideau, Carole Doré (Photo d’archive)

Photo : Radio-Canada

L’industrie du tourisme touchée

Bien que le Canada attire davantage de touristes depuis la pandémie, les niveaux n’ont pas encore atteint ceux de 2019, affirme Frédéric Dimanche, directeur de l’École de gestion hôtelière et touristique de l’Université métropolitaine de Toronto.

Le coût des vols est restrictif, dit-il, tout comme les prix des hôtels et de la restauration. Selon lui, cela découragerait certains touristes de visiter le Canada.

On constate que les touristes américains ne sont pas revenus en si grand nombre. Nous avons également eu un tourisme chinois au Canada qui a été assez fort en 2018 et 2019. Et cela n’a pas repris.

Frédéric Dimanche affirme que l’industrie du tourisme n’a pas encore atteint les niveaux d’avant la pandémie.

Photo : Radio-Canada

Il note que la qualité des services offerts pourrait également être affectée. Selon M. Dimanche, l’industrie a perdu beaucoup de personnel qualifié au plus fort de la pandémie. Les employeurs ont encore du mal à pourvoir les postes.

Cela créera peut-être du mécontentement et une baisse de la compétitivité du pays ou des destinations, si nous ne pouvons pas fournir des services au niveau de qualité que les touristes attendent.

Le prix des vols, un facteur central

L’engouement pour les voyages est toujours fort pendant la période estivale, mais dans ce cas-ci, l’offre ne répond pas à la demande, selon Karl Moore, analyste du secteur aérien et professeur de gestion à l’Université McGill.

Il appuie son propos en citant la faillite de compagnies aériennes, comme Lynx (nouvelle fenetre)qui a cessé ses activités plus tôt cette année.

Il n’est pas facile pour les petites compagnies aériennes de survivre sur ce marchéa-t-il déclaré, ce qui permet aux grandes entreprises d’augmenter leurs prix et leurs bénéfices.

Les salaires des salariés de ces entreprises ont également augmenté, tout comme le coût du carburant. Les entreprises doivent donc augmenter leurs prix pour réussir dans le contexte actuel.ajoute M. Moore.

Lorsque les coûts d’exploitation montent en flèche, les compagnies aériennes n’ont pas le choix. Ces augmentations se répercutent automatiquement sur la facture des passagers.

L’expert souligne que les consommateurs devront s’attendre à des prix élevés au Canada au cours des prochaines années.

 
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