« Ce soir, je présenterai au cabinet pour approbation un projet de cessez-le-feu au Liban. » Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi 26 novembre à la télévision avoir conclu un accord au sein du cabinet de sécurité pour un cessez-le-feu au Liban où Israël combat le mouvement islamiste Hezbollah, sans en préciser la durée. Ce cessez-le-feu doit mettre fin à plus d’un an d’hostilités transfrontalières et à deux mois de guerre ouverte au Liban. Les États-Unis, l’Union européenne, les Nations Unies et le G7 ont tous poussé à la cessation des hostilités entre Israël et le puissant groupe libanais armé et soutenu par l’Iran.
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Benjamin Netanyahu a toutefois prévenu que son pays « réagirait » si le Hezbollah violait la trêve et conserverait une liberté d’action « totale » au Liban. Une trêve au Liban permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne », a-t-il déclaré.
Il s’exprimait à l’issue d’une journée marquée par les raids israéliens les plus violents sur Beyrouth, depuis qu’Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs ciblant le Hezbollah pro-iranien dans le pays voisin, puis a commencé ses opérations terrestres dans le sud le 30 septembre.
Une trêve de 60 jours
Un cessez-le-feu devrait également contribuer à mettre fin au conflit à Gaza, a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken avant l’annonce de l’accord. Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé mardi à un « cessez-le-feu immédiat », tandis que le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré que le gouvernement israélien n’avait « plus aucune excuse » pour le refuser.
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Selon le site d’information américain Axios, l’accord repose sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud-Liban pour permettre à l’armée libanaise de s’y déployer. Il comprend la création d’un comité international chargé de surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances de leur soutien à une action militaire israélienne en cas d’actes hostiles du Hezbollah.
Netanyahu devra convaincre ses alliés d’extrême droite
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu mardi que son pays agirait « avec force » si un accord était violé. La médiation internationale était basée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seules l’armée libanaise et les soldats de maintien de la paix peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Benjamin Netanyahu devra cependant convaincre ses alliés d’extrême droite : lundi, son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a estimé qu’un cessez-le-feu serait « une grosse erreur ». Avant de donner son feu vert, Israël a multiplié mardi ses bombardements aériens en plein centre de la capitale libanaise – où au moins dix personnes ont été tuées selon les autorités libanaises – et sa banlieue sud, fief du Hezbollah, après des appels à l’évacuation.
Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a accusé Israël de vouloir « se venger des Libanais » avant un cessez-le-feu. L’armée israélienne a fait état dans l’après-midi de plus de 20 projectiles tirés depuis le Liban contre Israël. Elle a également fait état de frappes au sud du Liban et d’une opération terrestre dans « la région du fleuve Litani », au nord de laquelle Israël dit vouloir repousser le Hezbollah.
Manifestations devant le ministère de la Défense à Tel Aviv
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est étendue au Liban après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise. Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien à son allié le Hamas, pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord chassés par ses tirs.
Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Les hostilités ont provoqué le déplacement de quelque 900 000 personnes, selon l’ONU. Du côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.
Avant l’annonce du cessez-le-feu, les habitants du nord d’Israël interrogés par l’AFP se disaient opposés : « à mon avis, ce serait une grave erreur jusqu’à ce que le Hezbollah soit complètement éliminé », a déclaré Maryam Younnes, une étudiante de 29 ans. . Mardi soir, des manifestants se sont rassemblés devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv pour protester contre un accord.
L’hiver va être « horrible »
L’armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, dont 11 dans une école abritant des déplacés dans le nord. Au début de l’hiver, des milliers de déplacés tentent, avec de maigres moyens, de se protéger de la pluie et du froid. L’hiver s’annonce “horrible”, a prévenu Louise Wateridge, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), alors que les Gazaouis “n’ont pas eu les choses les plus élémentaires depuis 13 mois : pas de nourriture, pas d’eau, pas d’abri”. »
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1.207 morts côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. , y compris les otages tués ou morts en captivité. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.