Le nouveau cahier des charges de l’AOP Mont d’Or est bientôt prêt. Réuni le 21 novembre, le comité national de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) a voté favorablement le projet de texte visant à prévoir de nouvelles mesures en matière d’environnement, de développement social et économique.
« Des opérations à taille humaine »
Parmi les mesures clés, le nombre de vaches dans les exploitations devrait être limité à 50 par travailleur. « L’idée est de garder des structures stables », explique Éric Fevrier, président du syndicat interprofessionnel du Mont d’Or. « Nous estimons que plus de 50 vaches pour un salarié ou un chef d’exploitation, c’est beaucoup en termes de travail et de suivi. » Autre mesure, l’augmentation de la surface en herbe par vache. Actuellement fixé à 1 hectare, le nouveau cahier des charges devrait pousser le curseur à 1,3 hectare. La taille des exploitations devrait également changer : « On ne pourra pas produire plus de 1,2 million de litres à la ferme », précise Éric Fevrier. « Nous souhaitons conserver une activité à taille humaine et transférable. » De nouvelles zones pour l’AOP Mont d’Or devraient également voir le jour, comprenant 140 communes au lieu de 95 actuellement. « Ces nouvelles zones sont principalement situées dans le secteur de la Maîche et ses environs », ajoute le président du syndicat du Mont d’Or.
Des mesures « environnementales »
Parmi ces mesures phares, les critères environnementaux ressortent. Comme la place des prairies permanentes sur plus de 80% de la surface fourragère. « Aujourd’hui, il est possible de retourner les prés et de mettre en place ce qu’on appelle des prés temporaires », précise Éric Fevrier. « Mais ce n’est pas la même flore endémique au niveau local, c’est pour cela que nous voulons préserver au moins 80 % des prairies permanentes, nous gardons un lien avec la flore endémique. » Quant à la distribution de maïs en fourrage vert, désormais autorisée dans le cahier des charges actuel, cette dernière devrait être interdite.
Autre critère environnemental, le plafond de fertilisation azotée abaissé à 35 unités au lieu de 50. « Nous souhaitons que les gens utilisent en priorité leurs lisiers et leurs fumiers », explique Éric Fevrier. « On voit que la moyenne départementale est d’une vingtaine d’unités d’azote par hectare, on est quand même au dessus de la moyenne. » Mesure complémentaire et plus clivante, une interdiction d’épandage des boues d’épuration sur les terres agricoles AOP. Cette dernière devrait être effective en janvier 2030. « Elle sera dans le nouveau cahier des charges, nécessitant un temps d’adaptation, notamment pour les collectivités territoriales. »
Après le vote favorable de l’Inao, la procédure nationale d’opposition devrait alors débuter, avant la signature du décret par le ministre de l’Agriculture et sa validation par l’Union européenne attendue en 2025.