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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a limogé mardi 5 novembre son ministre de la Défense, Yoav Gallant, après des divergences sur la conduite de la guerre à Gaza, et l’a remplacé par l’actuel chef de la diplomatie Israel Katz.
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Cette annonce surprise intervient en attendant le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, principal allié d’Israël, pays qui lutte sur deux fronts, contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.
« En pleine guerre, la confiance est plus que jamais de mise entre le Premier ministre et son ministre de la Défense » plus “ces derniers mois, cette confiance s’est érodée”a déclaré Benjamin Netanyahu dans une lettre adressée à Yoav Gallant. « Des différences importantes sont apparues entre M. Gallant et moi dans la conduite de la campagne (militaire), accompagnées de déclarations et d’actions qui contredisaient les décisions du gouvernement et du cabinet »il a ajouté.
Le « bulldozer »
Benyamin Netanyahu a ajouté qu’il « a choisi de nommer le ministre Israel Katz » pour remplacer Yoav Gallant, un général à la retraite devenu l’une des principales figures du gouvernement.
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Ancien ministre des Finances, ministre du Renseignement et siégeant “pendant longtemps” au cabinet de sécurité, Israel Katz, surnommé le « bulldozer », “combine les qualités de responsabilité et de résolution de problèmes calmes qui sont essentielles pour mener cette campagne”» a encore déclaré le Premier ministre israélien. Le nouveau ministre de la Défense, Israël Katz, a immédiatement déclaré après sa nomination qu’il voulait vaincre “l’ennemi” et réaliser « les objectifs de la guerre » contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.
Gideon Saar, actuel ministre sans portefeuille, succède à Israel Katz. Il est entré au gouvernement en septembre, permettant à Benjamin Netanyahu d’élargir sa majorité de coalition de droite.
Les proches des otages « inquiets »
Yoav Gallant s’était imposé en Israël comme une figure de proue de la guerre qu’Israël mène depuis septembre contre le Hezbollah au Liban voisin.
Mais il s’est attiré les foudres des partis ultra-orthodoxes, alliés clés de la coalition du Premier ministre, en ordonnant la conscription de 10 000 hommes issus de cette communauté religieuse qui bénéficiait jusqu’alors d’une exemption en vertu d’une règle établie lors de la création d’Israël en 1948. .
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En 2018, la question de leur conscription avait créé une telle crise qu’elle avait précipité le pays vers plusieurs élections législatives en quatre ans, sans que le sujet soit clos.
Le ministre limogé a également plaidé pour une trêve avec le Hamas à Gaza en vue d’obtenir la libération des otages toujours détenus à Gaza depuis l’attaque inédite du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, alors que l’objectif martelé par Benjamin Netanyahu est un anéantissement. du mouvement islamiste palestinien.
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Le Forum des familles, la principale association de proches d’otages, a déclaré « profondément inquiet » du licenciement de Yoav Gallant, appelant son successeur à “prioriser” à un accord avec le Hamas pour la libération des captifs à Gaza.
Dans la soirée, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv pour exiger que le gouvernement parvienne à un accord avec le Hamas pour libérer les otages.
Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée. Depuis une unique trêve en novembre 2023, qui a permis la libération de 105 otages en échange de celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, tous les efforts diplomatiques en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza se sont révélés infructueux.
« Mission de ma vie »
« La sécurité d’Israël a été et restera la mission de ma vie »a réagi sur X Yoav Gallant, à l’annonce de son licenciement.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, incluant des otages tués ou morts en captivité.
L’offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a fait 43.391 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué un désastre humanitaire.
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Mardi, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières sur le territoire palestinien assiégé au Liban.
Yoav Gallant avait réitéré ces dernières semaines son objectif de repousser les combattants du Hezbollah de la frontière nord d’Israël, afin de sécuriser la zone et de permettre à quelque 60 000 personnes déplacées de rentrer chez elles.
En soutien au Hamas, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023. Après un an de tirs transfrontaliers, la situation a dégénéré en septembre en guerre ouverte avec des raids intensifs sur les fiefs du mouvement libanais.
Selon Calev Ben-Dor, ancien analyste du ministère israélien des Affaires étrangères, Yoav Gallant était « perçu comme axé sur la victoire et l’intérêt national », « plutôt que de la politique de bas niveau ». Un profil qui le rend plus “unifier” que Benjamin Netanyahu, selon Michaël Horowitz, expert en géopolitique du cabinet de conseil en sécurité Le Beck, basé au Moyen-Orient.
Par Le Nouvel Obs avec AFP