Le nouveau lanceur européen devrait effectuer son vol inaugural dans moins de deux semaines.
Eumetsat, l’opérateur de satellites météorologiques européens, a annulé le lancement de son satellite MTG-S1 par la fusée Ariane 6 au profit de l’américain SpaceX, une déception pour le lanceur européen à moins de deux semaines de son vol inaugural, rapporte Le Monde.
Contacté par l’AFP vendredi, Eumetsat n’était pas joignable dans l’immédiat, tandis qu’Arianespace, la société chargée de l’exploitation et de la commercialisation d’Ariane 6, n’a fait aucun commentaire.
Selon Le Monde, le comité exécutif d’Eumetsat a demandé au conseil d’administration représentant les 30 États membres de choisir la fusée Falcon 9 de SpaceX, annulant ainsi le contrat signé avec Arianespace il y a quatre ans.
Le satellite MTG-S1 devait embarquer pour le troisième vol d’Ariane 6 début 2025. Les raisons qui ont poussé Eumetsat à changer de cap et à choisir la fusée américaine ne sont pas précisées.
« Journée très décevante pour l’Europe spatiale »
Ariane 6 doit effectuer son vol inaugural depuis le Centre spatial guyanais de Kourou le 9 juillet, avec quatre ans de retard.
Réagissant sur Linkedin, le PDG du CNES, l’agence spatiale française, Philippe Baptiste, a déploré « un changement brutal, car le vol devait avoir lieu très prochainement » et « une journée très décevante pour l’espace européen ».
“J’ai hâte de comprendre les raisons qui ont pu conduire Eumetsat à une telle décision, alors que tous les grands pays spatiaux européens ainsi que la Commission européenne réclament le lancement de satellites européens sur des lanceurs européens”, a-t-il déclaré.
« Jusqu’où irons-nous, Européens, dans notre naïveté ? », poursuit Philippe Baptiste, appelant la Commission européenne à prendre « les mesures nécessaires pour que tous les satellites institutionnels européens soient lancés sur des petits et grands lanceurs européens ».
Avant cette déconvenue, Ariane 6, dont la cadence prévue est de 9 lancements par an, comptait 30 vols dans son carnet de commandes. Il doit redonner à l’Europe un accès indépendant à l’espace face au mastodonte SpaceX qui prévoit 144 lancements de Falcon 9 cette année.
