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Fauchée sur un passage piéton alors qu’elle rentrait chez elle à vélo, Odile Jourdane, figure de la communauté toulousaine, se bat pour sa vie après avoir été plongée dans un coma artificiel.
« Les médecins avaient plongé notre mère dans un coma artificiel, mais ils ont arrêté les traitements. Elle n’a pas repris connaissance», raconte fébrilement au bout du fil Jean-Pierre, l’un des cinq enfants d’Odile Jourdane. Cet habitant du quartier Bellefontaine à Toulouse, figure incontournable de la communauté du Mirail, est actuellement entre la vie et la mort. « Les soignants restent prudents, mais ce qu’ils nous disent n’est pas encourageant. Ils sont assez pessimistes quant à ses chances de survie », confie son fils.
Le mercredi 20 novembre, vers 20 heures, Odile, âgée de 74 ans, a été percutée par une voiture sur un passage piéton. L’accident a eu lieu avenue de Reynerie, entre deux ronds-points, à quelques mètres de la médiathèque Grand M, rue Raymond-Lizop. Sur une voie limitée à 30 km/h, le véhicule renverse violemment Odile, qui rentrait chez elle à vélo. Peu après, le passager et le conducteur, un mineur, ont été interpellés par la police nationale.
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Rapidement secourue par les pompiers, la victime, souffrant d’un grave traumatisme crânien, a été transportée d’urgence à l’hôpital de Purpan. « Elle venait de terminer un cours de soutien pédagogique. Depuis plusieurs années, elle proposait des cours du soir directement en famille à des jeunes en difficulté », explique Jean-Pierre. Odile Jourdane a notamment contribué à la création de l’association « Un Sourire d’Enfant », qui propose une aide scolaire, et « Bel Arc-en-ciel », un mouvement de femmes du secteur du Mirail. Catholique pratiquante, elle était également active dans le dialogue interculturel entre chrétiens et musulmans. La nouvelle de la tragédie a choqué l’ensemble du secteur, mais pour beaucoup, elle n’est pas surprenante en raison de sa gravité. Comme Louis, 86 ans, habitant au 3e étage de la résidence Clairfontaine, qui donne sur l’avenue de Reynerie : “La nuit tombée, en plus des jeunes en scooter qui font n’importe quoi, certains automobilistes roulent à toute vitesse”, raconte le retraité qui a vécu dans Mirail depuis 50 ans.
« Comme un circuit de Formule 1 »
Pour l’association de défense des cyclistes « Deux pieds deux roues », il faut élever le niveau de sécurité des piétons et des cyclistes sur cette artère particulièrement fréquentée. Pour Jean-François Lacoste, l’un des membres du collectif de défense des cyclistes, l’avenue de Reynerie est très accidentogène et évoque parfois un circuit de Formule 1 la nuit. « En premier lieu, c’est la faute du conducteur, mais la conception de la route n’incite pas non plus les gens à ralentir. L’avenue de Reynerie, longue et droite, comporte des ronds-points qui ne ralentissent pas efficacement la vitesse. , contrairement à ceux des centres-villes.
Selon lui, pour réduire les risques de collisions, il faudrait avant tout réduire la chaussée. « Nous pourrions installer de nouveaux dos d’âne plus efficaces et rétrécir les voies, car plus la voie est large, plus les conducteurs ont tendance à accélérer. Une refonte globale de l’avenue est nécessaire, car les dangers s’étendent sur toute sa longueur. longueur », explique-t-il. Il y a une trentaine d’années, presque au même endroit, deux sœurs jumelles perdaient la vie, renversées par un automobiliste. Mais de manière générale, ce type d’accident est assez rare en zone urbaine.