Combats entre le Hezbollah et Israël au sud du Liban et la banlieue de Beyrouth bombardée

Des affrontements ont éclaté dimanche entre le Hezbollah et Israël dans le sud du Liban, alors que l’armée israélienne a mené une série de frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement libanais, qui a tiré environ 250 projectiles en direction du territoire israélien. .

Plus tôt, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en visite dans la capitale, avait appelé à un « cessez-le-feu immédiat » dans la guerre entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté il y a deux mois.

Au lendemain d’une journée de bombardements israéliens particulièrement meurtriers au Liban, le Hezbollah a annoncé dimanche plusieurs attaques de drones et de missiles contre des cibles et des bases militaires dans la région de Tel-Aviv (centre) et dans le sud d’Israël.

En Israël, des sirènes d’alerte ont retenti, notamment dans la grande banlieue de Tel-Aviv, a indiqué l’armée, faisant état d’environ 250 projectiles tirés depuis le Liban voisin.

Selon des sources médicales, au moins onze personnes ont été blessées, dont un homme d’une soixantaine d’années qui se trouve dans un état « modéré à grave ». En Cisjordanie occupée, 13 Palestiniens ont également été légèrement ou modérément blessés lorsqu’un missile intercepteur est tombé sur plusieurs maisons du camp de Tulkarem (ouest).

Quelques heures plus tard, l’Agence nationale d’information libanaise (Ani) faisait état d’une série de frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, notamment les quartiers de Kaafat, Haret Hreik, Bir al-Abed et Ghobeiry.

L’armée israélienne avait alors indiqué avoir mené des frappes « contre 12 centres de commandement du Hezbollah » dans la banlieue sud de Beyrouth.

“C’est depuis des bâtiments (dans la banlieue sud) que le Hezbollah (…) dirige ses activités terroristes pour nuire aux citoyens d’Israël”, a-t-elle affirmé, accusant le mouvement islamiste libanais de placer “intentionnellement” ses installations parmi des civils.

Ani a également fait état de combats intenses dans plusieurs régions du sud, avec « un convoi de 30 véhicules militaires israéliens se retirant » de la région de Bayada en direction de Tayr Harfa, après que le Hezbollah a affirmé avoir détruit six chars israéliens Merkava et lancé quatre salves de roquettes sur les troupes israéliennes stationnées à l’est. de la ville de Khiam.

Suspension des cours

Dans ce contexte, le ministère libanais de l’Éducation a annoncé la suspension des cours en présentiel à Beyrouth et ses environs à partir de lundi et jusqu’à fin décembre.

©AFP

Une photo prise dans la ville de Tyr, au sud du Liban, montre des roquettes tirées depuis le Liban vers Israël, le 24 novembre 2024.

“Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU”, a déclaré Borrell après son entretien avec le Premier ministre libanais. Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri.

La résolution 1701, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU seront déployés à la frontière sud du Liban. Cela implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.

Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas palestinien, alliés de l’Iran, son ennemi. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque sans précédent de ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.

©AFP

Les pompiers éteignent les flammes sur le lieu d’une frappe qui a visé le quartier libanais d’al-Hadath, près de la banlieue sud de Beyrouth, le 24 novembre 2024.

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un « front de soutien » à son allié palestinien, cible d’une offensive de représailles israélienne à Gaza.

Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le cœur de ses opérations au Liban en lançant dès le 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah.

“Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition américaine de cessez-le-feu”, a déclaré Borrell, soulignant que l’UE était prête à fournir 200 millions d’euros pour aider à renforcer l’armée libanaise.

Cette proposition en 13 points, prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée au sud du Liban, a été discutée par l’envoyé américain Amos Hochstein qui s’est rendu cette semaine au Liban et en Israël, sans résultat.

© Service de presse du Premier ministre libanais/AFP

Une photo publiée par le bureau de presse du Premier ministre libanais le 24 novembre 2024 montre le Premier ministre libanais Najib Mikati (à droite) rencontrant le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell à Beyrouth.

Le ministère libanais de la Santé estime qu’au moins 3 754 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre de cette année.

Il a indiqué dimanche que 84 personnes avaient été tuées la veille dans des frappes israéliennes dans différentes parties du pays, dont 29 lors d’un raid visant un quartier populaire du centre de Beyrouth.

Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.

Onze morts à Gaza

Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, onze Palestiniens sont morts dans les frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.

Le directeur de l’hôpital Kamel Adwan, Hossam Abou Safiyeh, a été grièvement blessé lors d’une attaque nocturne de drone contre l’établissement au nord, selon la même Source.

AFP

©AFP

Un enfant palestinien déplacé portant un sac marche pieds nus dans un camp inondé suite à de fortes pluies au nord de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 novembre 2024.

Cet hôpital est l’un des derniers à fonctionner encore partiellement dans le territoire palestinien plongé dans une catastrophe humanitaire.

En réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44 211 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

 
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