En visite à Beyrouth ce dimanche 24 novembre, Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » dans la guerre entre Israël et le Hezbollah, rapporte-t-il L’Est-Le jour. « Je suis arrivé en septembre et j’espérais toujours que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement. » C’est ce qu’a déclaré le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité lors d’une rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berry.
C’est juste là« un seul chemin possible », a appelé à Josep Borrell : un cessez-le-feu immédiat suivi de la pleine application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution met fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, rappelle le journal libanais : elle prévoit que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU doivent être déployés à la frontière sud du Liban.
« Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition américaine de cessez-le-feu. » » a ajouté Josep Borrell, faisant référence à la proposition en 13 points élaborée la semaine dernière par l’envoyé américain Amos Hochstein. Cela comprend une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban.
La journée du 23 novembre a été particulièrement meurtrière au Liban. A l’aube, plusieurs missiles ont touché un immeuble de huit étages de la rue Ma’moun, dans le quartier de Basta el-Faouqa, au cœur de Beyrouth. « Cette attaque dévastatrice a réveillé toute la capitale » et a fait au moins 29 morts et 66 blessés, selon le bilan provisoire du ministère libanais de la Santé.
Dans la matinée, la chaîne israélienne Boîte de nouveautécitant une Source israélienne, il a déclaré que la cible de l’attaque était Mohammad Haidar, haut responsable du Hezbollah. Plus tard dans la journée, un responsable israélien de la défense a déclaré que l’opération s’était soldée par un échec. Le New York Times.
L’Iran est-il prêt à calmer le jeu ?
La milice chiite a répondu dimanche matin en envoyant des drones et en tirant des missiles vers le territoire israélien. Des cibles militaires auraient été ciblées à Tel-Aviv et Ashdod, à une trentaine de kilomètres au nord de la bande de Gaza. Le Hezbollah a également affirmé avoir pris pour cible la base de Glilot, quartier général de l’unité 8200 du service de renseignement de l’armée israélienne, à la périphérie de Tel-Aviv, mais en réalité des sirènes d’alarme ont retenti dans tout le nord et le centre du pays, rapporte-t-il. Ha’Aretz.
L’armée israélienne a fait état d’au moins 240 roquettes tirées depuis le territoire libanais. Dans la journée, il a annoncé avoir frappé des infrastructures du Hezbollah à proximité d’un poste frontière entre la Syrie et le Liban. Il a également ordonné l’évacuation de cinq villages du sud du Liban et d’au moins deux bâtiments. « siège des centres de commandement du Hezbollah » à Dahiya, le quartier de la banlieue sud de Beyrouth qui est le fief du Hezbollah.
Les médias libanais font également état d’une avancée des forces israéliennes dans le sud du pays. Des combats sont signalés près de la ville de Khiam, un bastion majeur du Hezbollah. Israël a également avancé autour du village de Deir Mimas et dans le village d’al-Bayada, à l’ouest. L’objectif de Tsahal serait de s’emparer des zones montagneuses bordant le fleuve Litani. « Ces zones se situent sur la deuxième ligne – et dans certains endroits, la troisième ligne – des villages au nord de la frontière. Des informations font état de mouvements israéliens à plus de 10 kilomètres de la frontière. » souligne Ha’Aretz.
Israël a intensifié ses opérations au Liban ces derniers jours, note-t-il Le New York Times, apparemment pour faire pression sur le Hezbollah pour qu’il signe un cessez-le-feu. Il semble que l’Iran soit prêt à calmer le jeu avant l’entrée en fonction de Donald Trump, analyse Ha’Aretz. « C’est sans aucun doute le principal facteur qui déterminera en fin de compte la mise en œuvre du cessez-le-feu. »