Il pourrait être celui qui tenterait de mettre fin à la guerre en Ukraine au nom de Donald Trump. Son nom ? Richard Grenell. Ancien ambassadeur en Allemagne, cet ancien chroniqueur de Fox News a également été brièvement chef des services secrets républicains lors de son premier mandat. Selon Reuters, il serait considéré comme son envoyé spécial pour résoudre le conflit entre Kiev et Moscou. Si cela se confirmait, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour Volodymyr Zelenskyj. Lors d’une table ronde en juillet dernier, Grenell a appelé à la création d’un « zones autonomes », terme vague qui pourrait signifier l’abandon de certaines régions occupées. Il s’est également déclaré opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Alors que Trump parle encore de cessez-le-feu, sur le terrain le conflit a atteint un nouveau niveau depuis que Joe Biden a autorisé il y a une semaine les Ukrainiens à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée, une décision reportée de plusieurs mois. Après un premier lancement de Storm Shadow, des projectiles de fabrication britannique, la réponse du Kremlin ne s’est pas fait attendre. Au début, ce fut de la rhétorique, avec la multiplication des menaces – venant de Poutine lui-même – de guerre nucléaire et le changement très dramatisé de doctrine en la matière.
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Un missile russe jusqu’alors inconnu
Jeudi, Moscou a encore fait monter la température en bombardant une usine d’armement à Dnipro (centre-est de l’Ukraine) avec un missile hypersonique jusqu’alors inconnu. Baptisé Orechnik, ce missile balistique à portée intermédiaire peut toucher des cibles jusqu’à 5 000 kilomètres, et ainsi atteindre la côte ouest des États-Unis ainsi que l’Europe. Parallèlement, le président russe a clairement mis en garde les Occidentaux. Puis, le lendemain, il ordonna la production en série de l’arme et préconisa son utilisation ultérieure dans le cadre de tests, notamment « en situation de combat ». L’Ukraine a demandé à ses alliés des systèmes de défense aérienne de dernière génération pour faire face à la situation.
Cette escalade russe doit être lue avant tout comme une démonstration de force, un message adressé à l’Occident. Il n’en demeure pas moins que la guerre, éclipsée ces derniers mois par le Moyen-Orient et les élections américaines, revient en force et s’internationalise. Selon le Pentagone, cette tendance pourrait bientôt s’accentuer avec l’arrivée sur le champ de bataille d’environ 10 000 soldats nord-coréens déployés en Russie. Ils pourraient participer à une contre-offensive dans la région russe de Koursk, en partie occupée par les forces de Kiev depuis l’été. Selon l’état-major ukrainien, la Russie a rassemblé 50 000 soldats et prépare une opération d’envergure dans cette zone frontalière.