Le HCR appelle à un soutien urgent pour l’afflux de réfugiés soudanais

Le HCR appelle à un soutien urgent pour l’afflux de réfugiés soudanais
Le HCR appelle à un soutien urgent pour l’afflux de réfugiés soudanais

Depuis avril 2023, le conflit au Soudan a contraint plus de 600 000 réfugiés tchadiens et 180 000 rapatriés, dont une grande majorité de femmes et d’enfants, à fuir vers le Tchad, avec plus de 115 000 arrivées depuis début 2024.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cet afflux ne montre aucun signe de ralentissement, avec une moyenne de 630 personnes traversant la frontière d’Adré chaque jour au cours du mois dernier. Ces personnes fuient pour sauver leur vie après une guerre dévastatrice qui provoque des conditions proches de la famine au Soudan.

« Avec un nombre croissant de réfugiés soudanais dans les zones frontalières, des préoccupations sanitaires croissantes, des incidents de sécurité de plus en plus nombreux et la saison des pluies qui approche, une action immédiate est nécessaire », a déclaré à N’Djamena, la capitale tchadienne, la représentante du HCR au Tchad, Laura Lo Castro, lors d’un point de presse régulier à l’ONU Genève.

Nouvel afflux de réfugiés alors que les combats au Darfour s’intensifient

L’alerte du HCR intervient alors que la situation d’urgence complexe au Tchad est aggravée par l’intensification des combats dans la région soudanaise du Darfour. Malgré les efforts inlassables déployés par les agences des Nations Unies et leurs partenaires pour soutenir la réponse d’urgence du gouvernement, la situation se détériore rapidement.

Le risque de nouveaux déplacements reste élevé alors que les combats se poursuivent dans la ville d’El Fasher et dans les communautés rurales environnantes du Nord Darfour.

“Des rapports font également état de pillages et d’incendies généralisés de villages, ainsi que d’une famine imminente au Soudan qui devrait pousser encore plus de réfugiés vers le Tchad”, a ajouté Lo Castro.

Une récente mission de surveillance conjointe menée par un partenaire gouvernemental et le HCR au point d’entrée frontalier de Tine, à Wadi Fira, a confirmé l’arrivée de 300 nouveaux arrivants ces dernières semaines, les réfugiés faisant état de voyages pénibles allant jusqu’à 15 jours pour échapper aux milices au Soudan.

Des réfugiés soudanais arrivent sur un site inondé à Adré, au Tchad.

Nouveau site et relocalisation des réfugiés frontaliers

Dans ce contexte, le gouvernement tchadien a demandé d’urgence au HCR et à ses partenaires d’accélérer la réinstallation des nouveaux arrivants loin des zones frontalières, notamment à Adré. Le HCR a répondu en ouvrant un nouveau site pouvant accueillir jusqu’à 50 000 personnes, mais il en faut davantage.

Face à l’afflux de réfugiés, l’agence des Nations Unies et ses partenaires ont agrandi les installations existantes pour les réfugiés et en ont créé six nouvelles, tout en construisant deux villages pour les rapatriés tchadiens.

Toutefois, ces efforts ne suffisent pas à répondre aux énormes besoins. Aujourd’hui, un tiers des nouveaux arrivants vivent dans des conditions désastreuses dans des sites spontanés le long de la frontière. La commune d’Adré, qui comptait à l’origine 40 000 habitants, peine à accueillir une population six fois plus nombreuse.

Les conditions de surpeuplement et d’insalubrité à Adré ont conduit à une grave crise sanitaire, avec plus de 1 200 cas d’hépatite E signalés, dont trois décès. L’imminence de la saison des pluies, attendue entre juin et septembre, menace d’exacerber cette crise, entraînant potentiellement des épidémies de maladies d’origine hydrique telles que le choléra et entravant l’accès de l’aide humanitaire.

Le HCR a besoin de 80 millions de dollars

Selon le HCR, la sécurité est également une préoccupation croissante, avec des incidents de plus en plus fréquents de pillage, de vandalisme des structures humanitaires et de trafic de drogue et d’alcool. Malheureusement, un jeune réfugié a récemment été tué par une balle perdue. Une série d’incendies déclenchés par des membres mécontents de la communauté d’accueil a détruit 235 abris familiaux dans des sites accueillant des migrants tchadiens de retour, déplaçant 1 500 familles vers Adré.

Mais ces besoins croissants surviennent alors que les humanitaires sont confrontés à un déficit de financement. L’appel du HCR pour 2024 pour une réponse dans l’est du Tchad est sous-financé, avec seulement 10 % des 214,8 millions de dollars demandés reçus à ce jour.

Pour couvrir les besoins immédiats, le HCR a besoin d’urgence de 80 millions de dollars pour construire trois sites supplémentaires dotés de services et d’infrastructures essentiels afin de réinstaller 150 000 nouveaux arrivants supplémentaires attendus dans ce pays d’Afrique centrale frontalier du Darfour.

 
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